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Alisée facilite l’autoconsommation électrique partagée en Pays de la Loire
Angers (Maine-et-Loire, 49), Pays de la Loire – C’est un peu l’équivalent d’une AMAP mais non pas pour les fruits et légumes mais pour l’énergie. C’est ainsi que l’on pourrait résumer la mission de l’association Alisée, dont le siège social est situé à Angers mais qui œuvre dans l’ensemble des Pays de la Loire. Fin 2023, Alisée a d’ailleurs reçu le prix de l’innovation sociale et solidaire de Nantes Métropole pour son projet. Il s’agit de faire en sorte que les producteurs citoyens d’énergies renouvelables locaux soient en capacité de vendre leur production sur le territoire, à d’autres particuliers. Des “boucles d’autoconsommation collective” en somme.
La difficulté de donner vie à de tels projets est avant tout une peur des démarches administratives et la complexité des questions réglementaires en la matière. Pour pouvoir créer une “Amap de l’énergie”, il faut en effet disposer d’une personne morale organisatrice. Et c’est souvent là que le bât blesse. L’association Alisée se positionne justement à ce niveau et vient assurer la liaison technique et administrative entre Enedis et les participants. Une nécessité : jusqu’à il y a peu, les Pays de la Loire ne produisaient que 6 % de l’énergie consommée, important le reste de l’étranger ou, dans une moindre mesure, d’autres régions françaises.
20 centrales citoyennes initiées par Alisée en Loire-Atlantique d’ici 2026
“Nous aimons parler d’Amap de l’énergie car à l’image de l’Amap qui permet au maraîcher de vendre ses pommes aux consommateurs, il faut aussi une structure sur la vente d’énergie entre un producteur et un consommateur”, a précisé Marion Leblanc, chargée de projets énergies citoyennes, lors de la remise des prix de l’innovation sociale et solidaire de Nantes Métropole. Alisée, via cette “Amap de l’énergie”, ambitionne donc de gérer la répartition de l’énergie produite par un producteur auprès de différents consommateurs locaux.
Courant 2025, l’association veut être en capacité de proposer à tous les foyers de Loire-Atlantique de consommer de l’électricité produite localement. Pour cela, l’objectif est de créer vingt centrales citoyennes d’ici 2026. Les consommateurs devront se situer dans un périmètre de 2, 10 ou 20 km, selon la densité du territoire. Dans cette optique, Alisée a développé le projet CoWatt. Il s’agit d’une initiative qui soutient des projets solaires en toiture (des toitures solaires de plus de 200 m² dans l’idéal). L’objectif est d’équiper 1 000 toitures en 10 ans pour obtenir 7 700 000 kWh de production par an, soit l’équivalent de la consommation de 2 500 foyers par an.
Des prix qui vont devenir de plus en plus compétitifs
Concrètement, un particulier qui souscrira à une Amap de l’énergie devra posséder un contrat avec celle-ci mais aussi un autre avec le fournisseur historique pour le reste des consommations. Interrogée par le site clesdelatransition.org, Marion Leblanc a détaillé les tarifs attendus.
“Au début, ils ne seront pas très éloignés de ceux des fournisseurs classiques, car les productions seront modestes. Par exemple, si je parle en TTC, sur la première opération on serait autour de 0,2243 €/kWh en option base, alors qu’Enercoop est en ce moment à 0,2223 €/kWh et EDF 0,2516 €/kWh. Mais l’objectif ensuite est d’être compétitif, en ayant un prix juste. Nous insistons sur le fait que l’énergie est un bien commun.”
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