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À la Bergerie du Tilh, le foin sèche en grange grâce aux panneaux photovoltaïques
Artigueloutan (Pyrénées-Atlantique, 64), Nouvelle-Aquitaine – La bergerie du Tilh, située entre Pau et Tarbes, appartient à la même famille depuis sept générations. Régis Junqua a repris l’exploitation familiale il y a huit ans avec une vision claire : préserver l’héritage tout en le modernisant. Entre savavoir-faire et diversification, il a choisi les deux.
Son domaine agricole, spécialisé dans l’élevage de brebis laitières, le gavage de canards et la production de fromage, s’est diversifié avec la création d’une boutique à la ferme, l’installation de panneaux photovoltaïques sur les trois bâtiments de l’exploitation et la création d’un séchage en grange innovant. Ce dernier, qui a nécessité un investissement conséquent, garantit une meilleure qualité du foin, essentiel à la production fromagère. “Mon père m’a transmis une ferme en excellent état. Mon rôle est de la rendre encore plus résiliente face aux aléas climatiques et économiques”, explique Régis.
L’énergie renouvelable au cœur de l’exploitation…
Face aux défis énergétiques, Régis mise sur l’autonomie. Une notion de plus en plus important au regard des prix de l’énergie qui se sont envolés ces dernières années et continuent à grimper encore aujourd’hui. Avec l’aide de CapGen, entité du Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne qui propose des projets clé en main dans les énergies renouvelables, il a installé des panneaux photovoltaïques sur l’ensemble des toits de son exploitation. Ces équipements innovants génèrent de l’électricité et permettent également de récupérer la chaleur pour sécher le foin, réduisant ainsi la dépendance aux combustibles fossiles.
Sécher les foins en grange de manière innovante
Au cœur de l’exploitation de Régis Junqua, le séchage en grange est une innovation clé. Ce système récupère la chaleur qui se crée entre les panneaux photovoltaïques et le toit de la grande et assure un séchage du foin sou l’auvent. Cette ressource, essentielle pour l’alimentation des brebis et la production de fromage de qualité, nécessitait jusqu’à présent que Régis Junqua fasse très attention à la météo : impossible de faire les foins s’ils sont humides au risque de les voir pourrir. Pouvoir faire fi de la météo, et éventuellement réaliser plusieurs récoltes dans l’année, est un tel atout que l’agriculteur a investi 400 000 euros pour donner vie à ce projet. “Cela nous assure une réduction des coûts énergétiques tout en diminuant notre empreinte carbone”, assure-t-il.
Cette méthode permet de s’affranchir des aléas climatiques, assurant une récolte optimale même en cas d’humidité excessive. En réduisant les pertes et en améliorant la valeur nutritive du foin, ce séchage écologique optimise l’autonomie de l’exploitation tout en limitant son empreinte carbone. “C’est une solution durable qui garantit la pérennité de notre production fromagère et répond aux exigences du monde agricole moderne”, souligne Régis.
Une agriculture tournée vers l’avenir
Régis ne cesse d’innover. Il participe aussi à un ambitieux projet coopératif de méthanisation visant à transformer les déchets agricoles en énergie. Le but est de mobiliser onze exploitations locales autour d’Artigueloutan afin de mutualiser les coûts et d’améliorer les pratiques environnementales.
Loin de se contenter de ses réalisations, Régis partage son quotidien sur Instagram pour sensibiliser le grand public. “Les consommateurs veulent comprendre ce qu’ils mangent, explique-t-il. Les réseaux sociaux sont un moyen direct de montrer notre engagement et de valoriser nos produits.” C’est aussi la démarche de sa boutique directement intégrée à la ferme et qui permet d’expliquer tous les procédés de fabrication.
Un modèle inspirant pour d’autres agriculteurs
Pour Régis Junqua, le futur de l’agriculture repose sur l’alliance entre innovation, coopération et transmission des savoirs. Son exploitation, entre modernité et respect des traditions, est un exemple concret des évolutions nécessaires dans le secteur agricole. Surtout, en conciliant développement durable et performance économique, il prouve qu’un autre modèle est possible.
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