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À Londres, la retouche des vêtements a son application, SoJo

On connaissait déjà les applis de réparation de vélos à domicile ou sur son lieu de travail, voilà maintenant que cela s’applique à la retouche de vêtements. À Londres, en Angleterre, la start-up SoJo, fondée en 2021, vient chambouler les pratiques de la réparation textile. S’inspirant un peu d’applis de type Deliveroo, SoJo dispose d’une flotte de livreurs à vélo qui viennent chercher et rapportent, sur le lieu de votre choix, vos vêtements à réparer ou transformer.

Dans un contexte où l’impact environnemental de l’industrie de la mode est de plus en plus scruté, le mouvement anti “mode jetable” prend de l’ampleur. Il faut dire que l’empreinte carbone de ce secteur est estimée à 1,2 milliard de tonnes de CO2 par an, soit environ 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Loin des codes de la fast fashion mais avec l’agilité permise par les applications, la démarche de Sojo privilégie la préservation des ressources dans un objectif de durabilité.

SoJo : du sur-mesure pour lutter contre le gaspillage textile

Cette entreprise propose un service expert de réparation et de retouche conçu pour aider les consommateurs à réduire leurs achats de vêtements neufs et faire durer leur dressing. SoJo combine un système de réservation en ligne, une collecte et une livraison à domicile et le travail de tailleurs et retoucheurs qualifiés, directement employés par la start-up. Pour les personnes habitant en dehors de Londres, il est possible d’envoyer son vêtement par la poste. Le but est de rendre le plus fluide possible la remise en état de vêtements usagés auxquels, bien souvent, on est sentimentalement attachés.

Les clients de SoJo peuvent demander toutes sortes de retouches sur leurs vêtements, qu’il s’agisse d’une simple réparation ou d’une modification plus complexe. Cette flexibilité permet aux consommateurs de personnaliser leurs vêtements et de les adapter à leurs besoins changeants (taille, longueur, broderie…). Une vraie pièce à l’édifice de la lutte contre le gaspillage textile, d’autant plus que la moyenne d’âge des utilisateurs de Sojo est jeune : entre 22 et 28 ans. Idéal pour prendre de bonnes habitudes dans l’entretien de ses vêtements dès le début de l’âge adulte.

Outre son offre directe au consommateur, SoJo fournit aussi ses prestations à certaines marques partenaires qui utilisent le savoir-faire de la start-up comme plateforme de réparation pour leur clientèle. Ces collaborations, notamment avec Marks and Spencer, Temperley et le géant scandinave de la mode GANNI, permettent de fournir un service, gratuit ou payant, de retouches et de réparations gratuites sur leurs pièces.

Sojo, mode d’emploi

    1. La personne télécharge l’application, entre son code postal pour commencer le processus de réservation d’un livreur (ou l’envoi d’un colis en dehors de Londres).
    2. Elle sélectionne les retouches ou les réparations dont elle a besoin – imaginons des ourlets – puis passe commande, après avoir vu le tarif et les délais estimés.
    3. L’article (un jean par exemple) est ensuite ramassé à une date et une heure précises sur le lieu choisi par la personne.
    4. L’article est réceptionné pour être retouché ou réparé par une personne experte.
    5. La personne qui a passé commande est informée quand le produit est prêt. Il est généralement retiré le lendemain soir à vélo puis livré le lendemain.

    Au total, la démarche prend généralement moins d’une semaine.

    En France aussi, toujours trop de gaspillage textile malgré la loi et les incitations

    En France, avant le 1er janvier 2022, date d’entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, c’était quelque 10 à 20 000 tonnes de vêtements qui étaient détruits chaque année en France. Depuis, il est interdit de détruire des invendus non-alimentaires. Qui plus est, le Bonus Réparation, actif depuis plusieurs mois maintenant, a été imaginé et mis en place par la filière afin de favoriser justement un allongement de la durée de vie des vêtements en en prenant soin. À date, 1 205 artisans sont ainsi répertoriés sur le site de Refashion, qui pilote le Bonus Réparation.

    Malgré ces incitations, et de nombreux points de collectes de textiles usagés, le grand public continue à jeter pour acheter de nouvelles pièces encore bien trop souvent. En France, 820 000 tonnes de textile et chaussures sont achetées chaque année, selon Refashion. Et seulement 260 000 tonnes sont collectées. Ainsi, chaque Française et Français a acheté en moyenne 39 vêtements en 2023. Pas étonnant que nos placards débordent et qu’on jette, revend ou donne sans trop se poser de questions.

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