À quoi le Flyboard de Franky Zapata va-t-il servir ?

“Les gens rêvent de voler. On a grandi avec ‘Retour vers le Futur‘, on a tous attendu 2015 et le Hoverboard de Marty McFly. En 2015, il n’y en a pas eu donc on s’est dit ‘on va le faire’.”

Dimanche 4 août, Franky Zapata, a réalisé son rêve. Celui que l’on surnomme “l’homme volant” a traversé la Manche à bord de son Flyboard Air, à vingt-mètres au dessus de l’eau. 

Perché sur l’appareil en lévitation dans sa combinaison noire, il a parcouru les 35 kilomètres qui séparent la France du Royaume-Uni à une vitesse atteignant 170 kilomètres par heure.

Si l’exploit est remarquable, beaucoup s’interrogent désormais sur l’utilité de cet engin. À quoi, et à qui, l’invention de Franky Zapata pourrait-elle servir à l’avenir ? Tour d’horizon des possibilités. 

Les images aériennes de la traversée de la Manche de Franky Zapata #AFP pic.twitter.com/5fVMjHR0bP

Un usage militaire

Alors qu’il avait été initialement interdit de vol par les autorités, le Flyboard Air de Franky Zapata a fini par intéresser l’armée française, qui lui a octroyé une subvention de 1,3 million d’euros en décembre 2018. 

Au défilé militaire du 14 juillet, l’ancien champion du monde de jet-ski avait fait une démonstration remarquée de son Flyboard au-dessus des Champs-Élysées. Le même jour, la ministre des armées Florence Parly avait révélé au micro de France Inter, à propos de l’engin :  “Il va permettre de tester différentes utilisations, comme plate-forme logistique volante ou plate-forme d’assaut”.

Le Flyboard Air pourrait donc servir au transport de vivres et de munitions mais aussi au combat.

L’invention de Franky Zapata serait également utile à l’armée pour évacuer un blessé ou encore réaliser une infiltration dans des immeubles hauts de plusieurs étages, par exemple. Avec un Flyboard Air, un soldat pourrait atteindre 2 000 mètres d’altitude en seulement quelques secondes.

Mais l’armée n’utilisera pas le Flyboard Air de Franky Zapata tel qu’on le connait. Dans une interview à France Info, l’inventeur marseillais a précisé : “Le Flyboard n’est pas un produit utilisable par l’armée et le commun des mortels. On est en train de travailler avec les forces spéciales pour un produit qui s’appelle le EZ-Fly, qui est un hybride entre un Flyboarder et un Segway, avec des poignées pour se tenir, plus facile à utiliser”.

Voiture volante

Pour Franky Zapata et son équipe, l’objectif est désormais de décliner cette technologie, et notamment les turboréacteurs, dans d’autres applications : “C’est un produit que l’on maitrise à 200 %. C’est plus facile de mettre une innovation sur un produit qui est maitrisé que sur un produit que l’on maitrise moins”.

Et l’exposition médiatique dont a bénéficié le Flyboard Air devrait surtout permettre à Franky Zapata de promouvoir d’autres produits, destinés au grand public. “Le Flyboard nous sert à changer les mentalités pour que le monde soit prêt quand on sortira notre voiture volante”, a-t-il expliqué lors de sa conférence de presse dimanche 4 août.

Et pour les citoyens lambda ?

Si certains s’imaginaient déjà faire leurs courses ou se rendre au travail en Flyboard, ils risquent donc d’être déçus. L’engin n’est pas destiné aux citoyens lambda car il se révèle particulièrement difficile à maîtriser, et par conséquent trop dangereux :

“Le Flyboard Air est un produit extrême. Ce n’est pas une machine à mettre dans les mains de tout le monde. Ce n’est pas un produit qui est vendable.” 

Alors qu’un journaliste lui demandait à combien s’élevait le prix de vente, Franky Zapata a réaffirmé que le Flyboard ne serait pas commercialisé. N’est pas “l’homme volant” qui veut…

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