Partager la publication "Adieu loyers : ces trois étudiants rennais ont bâti en six mois leur propre logement écolo"
Construire sa propre maison, pour un étudiant, le pari pouvait sembler osé… “Au départ tout le monde nous traitait de fou”, se souvient Lucas. Comme beaucoup d’idées folles, le projet nait il y a deux ans d’une discussion tardive entre amis. Lucas Vigouroux, Martin Ruau et Pierre Lumalé sont tous les trois inscrits à l’École des métiers de l’environnement, sur le campus de Ker Lann près de Rennes.
À l’instar de nombreux étudiants, ils trouvent leurs logements trop chers et trop petits. Le premier habite dans un 17m2 mal agencé sous les combles, le second chez une personne âgée excentrée, le troisième dans une colocation qui se passe mal. Ils dépensent environ 400 euros par mois de loyer. Sur cinq ans d’études, le calcul est vite fait. Ce sont 25.000 euros par personne, 75.000 euros au total.
“On s’est dit que tout ces loyers seraient perdus au final, qu’on ferait mieux d’investir cette somme en construisant notre propre maison, économique et écologique”.
Tutos d’éco-construction
En août dernier, enfin, les travaux peuvent commencer. Isolation, menuiserie, plomberie… Les futurs ingénieurs apprennent tout sur le tas. “Nous avons regardé pas mal de tutos sur internet”, s’amuse Lucas. Petit avantage non négligeable : ils ont bénéficié de l’aide d’un parent artisan. Au final donc, beaucoup de sueur, quelques frayeurs – un des murs a failli tomber – mais le projet est enfin sorti de terre fin 2017.
Isolation écolo et douches à l’italienne
Désormais, au pied des murs de la résidence universitaire, deux bâtiments en bois de 60 m2 se font face. Ils comportent chacun deux studios, avec douches à l’italienne privatives et une cuisine commune. Entre les deux bâtisses, les étudiants ont aussi prévu une cour pour planter un futur potager ou partager l’apéro. Étudiants mais pragmatiques…
Autre avantage, ces maisons écolos se chauffent presque toutes seules : “Elle ont été construites pour être quasi passives, il nous manque juste les fenêtres triple vitrage, qui coutaient trop cher, pour avoir la certification”. L’isolation a été faite avec de la ouate de cellulose -produite localement en Bretagne- sur 24 cm aux murs et 34 cm au sol et au plafond.
Il ne manque que la cuisine, qui sera livrée début janvier et le bardage de la façade en bois à monter. Entre deux cours, les étudiants continuent donc à jouer de la scie et du marteau. Une aventure assez sportive, reconnaît Lucas, sans regret toutefois.
“Plus grand chose ne nous fait peur aujourd’hui; monter une étagère me semble un jeu d’enfant”.
Dans tous les cas, l’expérience aura donc été initiatique. Elle pourrait même se révéler utile par la suite. Démontable et transportable, le bâtiment est censé pouvoir suivre les étudiants dans leurs déplacements. Et les trois copains rêvent déjà de développer un modèle pour d’autres étudiants.