Partager la publication "Apple teste un prototype secret de voiture autonome"
Grâce à la loi californienne sur les archives publiques, le quotidien britannique a mis la main sur un courrier d’un employé d’Apple, Frank Fearon. Dans celui-ci, l’ingénieur s’adresse à des représentants de GoMentum Station, une ancienne base navale de la Marine américaine transformée en terrain d’essai de haute sécurité pour les véhicules autonomes :
Nous aimerions […] pouvoir nous faire une idée des dates et des disponibilités du site, afin de pouvoir évaluer comment nous aurions à nous organiser avec ceux qui ont besoin de l’utiliser également”.
30 km de bitume
Sur cette ancienne base navale appartenant désormais à l’entreprise “semi-publique” Contra Costa Transportation Authority, d’autres constructeurs comme Mercedez-Benz ou Honda ont déjà testé leurs véhicules. Le cadre y serait idéal : 850 hectares et plus de 30 kilomètres de bitume, parsemés de carrefours, de pavés, de parkings, de passages à niveau et de tunnels – le tout surveillé sans interruption par des militaires, à l’abri des médias et du regard d’entreprises concurrentes.
Selon les responsables de la “station” GoMentum, il s’agirait du “plus grand centre d’essai sécurisé au monde” pour “les tests portant sur la validation et la commercialisation de véhicules connectés et autonomes, [c’est-à-dire] la prochaine génération de transports en réseau”.
Des conditions qui ont séduit Apple, qui contourne ainsi en outre le besoin d’une autorisation des autorités publiques. Craignant les accidents, les États américains, dont la Californie, renforcent en effet depuis quelques mois leurs contrôles sur les essais sur la voie publique.
Alors qu’un premier prototype de la voiture autonome du géant Uber a été aperçu en février 2015 sur les routes de Pittsburgh, en Pennsylvanie, et que Google a testé sa flotte d’une vingtaine de véhicules sur plus de 2,7 millions de kilomètres, Apple pourrait donc bientôt en faire de même sur cet ancien terrain militaire. Toujours selon le Guardian, une centaine de ses ingénieurs y travaillerait d’ailleurs en toute discrétion dans des bureaux de Sunnyvale, à quelques kilomètres du siège social de l’entreprise.
Ces informations n’ont pas été confirmées par la marque à la pomme. Mais une déclaration de son vice-président Jeff Williams, en mai dernier, va tout de même dans ce sens. Décrivant la voiture sans conducteur de demain comme “le dispositif mobile ultime”, il annonçait alors à la presse qu’Apple “explorait de nombreux marchés [sur lesquels] [elle peut] vraiment faire la différence”.
Si sa voiture autonome s’avère réellement presque aboutie, cette révélation risque d’accélérer une concurrence d’ores et déjà féroce dans le secteur de la voiture de demain.
Lara Charmeil
Journaliste à We Demain
@LaraCharmeil