Partager la publication "Argentat-sur-Dordogne : une commune résiliente"
Argentat-sur-Dordogne (Corrèze – Nouvelle-Aquitaine) – En opérant sa transition environnementale, économique et sociale, cette petite ville de 3 000 âmes est en train de renaître. Victime, comme nombre de communes rurales de la fatalité démographique, Argentat-sur-Dordogne se devait de devenir plus attractive pour attirer de nouveaux habitants. Pari réussi via une résilience exemplaire.
Déclic pour cette collectivité labellisée “Petite ville de demain” par l’Agence nationale des territoires : la restauration scolaire de l’école. “Lorsque le nouveau maire Sébastien Duchamp a été élu, il a annulé le projet de mutualisation avec le collège pour les 170 enfants de maternelle et de primaire, se souvient Flavie Favarcq, directrice générale des services de la mairie. Avec, comme objectif, l’éducation du goût chez les plus petits, nous avons alors créé une exploitation maraîchère zéro pesticide permettant un circuit du jardin à l’assiette. Un jardin pédagogique dans lequel les petits sèment, récoltent et apprennent le plaisir de mieux manger.“
Mobilité durable et voies cyclables
Dans la foulée, la ville d’Argentat a décidé de réaliser des voies cyclables sécurisées pour que les enfants qui habitent à moins de 1,5 km de l’école puissent s’y rendre à vélo ou en trottinette au lieu de prendre une navette : “des réflexes bons pour la santé et la planète qu’on prend enfant et qu’on garde toute sa vie.” Le vélo pour lequel est en cours d’étude, avec la communauté de communes, une voie verte permettant, en longeant la Dordogne, de rejoindre le Lot.
Revégétalisation et espaces de respiration
Bien qu’entourée d’arbres, la commune elle-même était très bitumée. “Il était urgent d’y créer des espaces de respiration. Les travaux seront bientôt terminés. Plantés d’arbres fruitiers avec cueillette accessible à tous, équipés de mobilier (et de composteurs collectifs), ces îlots de fraîcheur où l’on chemine sur des allées de galets vont offrir aux habitants des pauses ressourçantes : on procède par petites touches”, commente, modeste, celle qui fourmille d’idées.
Pour la mairie d’Argentat, revégétaliser, c’est bien, mais ce qui est encore mieux, c’est de ne pas détruire ce qui existe. Pas question donc de construire sur des espaces naturels et de déranger l’hirondelle de rivage ou la fauvette à tête noire ! Le cinéma qu’il faut réhabiliter le sera sur des friches. Tout comme les logements, intergénérationnels, pour mixer familles et seniors, ou ce projet d’accueil avec un animateur à temps plein de jeunes cérébro-lésés et des seniors : “Je suis certaine que des liens étonnants pourront se créer.”
Lutte contre l’isolement des seniors
Pour lutter contre l’isolement des seniors, Argentat a fait alliance avec Saint-Bazile-de-la- Roche, un petit bourg de 120 habitants “où il n’y avait plus rien“, explique Flavie qui en est originaire. “Nous avons rénové un restaurant fermé depuis longtemps. Géré par une association, il assure 30 couverts par jour. Une épicerie s’est ouverte. Tous les mercredis, des ateliers réunissent seniors et juniors autour d’un goûter. C’est peu, mais ça change tout.”
Et d’ajouter : “Pour que les gens ressortent de chez eux, on a mis en place une navette qui va chercher papys et mamies le jeudi matin pour les amener à la foire, et qui les ramène ensuite chez eux : faire son marché, discuter… leur vie reprend.” Flavie Favarcq jubile : “Il y a tant à faire et tant de gens qui y croient. Surtout chez nous : on a plus de 80 associations !“
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