Au Canada, une entreprise capture le C02 pour en faire de l’énergie

Le gaz carbonique n’a jamais été aussi abondant dans l’air depuis 800 000 ans. Pour éviter que ce gaz à effet de serre ne dérègle irrémédiablement le climat, sa captation apparaît comme une solution possible. En théorie. Car en pratique, le défi scientifique et industriel est majeur.

Plusieurs sociétés expérimentent à ce jour différents procédés permettant de capturer du CO2, principale cause du changement climatique. Parmi elles, la société canadienne Carbon Engineering.
 
Fondée en 2009 par David Keith, un climatologue de l’université de Harvard, l’entreprise a inauguré vendredi 9 octobre son usine pilote à Squamish, en Colombie-Britannique.

Présentée comme un moyen de combattre le réchauffement climatique, la technologie développée consiste en premier lieu à capturer le C02 directement dans l’atmosphère à l’aide de ventilateurs géants. Une fois filtré et purifié, le composant est transformé en boulettes de combustible synthétique, qui peuvent enfin servir de carburant.

 

“Il est maintenant possible de prendre le Co2 de l’atmosphère et de l’utiliser comme un combustible qui, combiné à l’hydrogène, produit une énergie zéro émission”, explique Adrian Cordless, PDG de Carbon Engineering, à l’AFP.

Une tonne de CO2 par jour

Pour Adrian Cordless, cette technique présente un avantage : elle pourrait être utilisée dans des systèmes de production d’énergie déjà existants.

La société, qui bénéficie de subventions publiques, a également reçu le soutien financier d’investisseurs privés, tels que le fondateur de Microsoft, Bill Gates. Le but de cette unité pilote est de démontrer que cette technologie peut fonctionner à grande échelle et à des coûts raisonnables.

Le procédé de capture de C02 a commencé en juin dernier et 10 tonnes de dioxyde de carbone ont déjà été aspirées. À terme, plus d’une tonne de carbone devrait être collectée par jour. La société souhaite ouvrir sa première usine d’ici 2017, pour un investissement de l’ordre de 200 millions de dollars.

“Nous devrions être en mesure de vendre du combustible synthétique dès 2018” prévoit Adrian Corless

Juliette Bise (avec AFP)

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