Partager la publication "Au Chili, le pari de l’extraction durable des terres rares"
Les terres rares, ces éléments chimiques aux propriétés uniques, sont essentielles à la fabrication de nombreuses technologies modernes, des smartphones aux turbines éoliennes en passant par les véhicules électriques. En 2023, la Chine – premier producteur mondial – avait une production minière de quelque 240 000 tonnes d’oxyde de terres rares. Cependant, l’extraction traditionnelle est souvent associée à des impacts environnementaux importants, notamment la pollution des sols par les produits chimiques utilisés et la très importante utilisation d’eau.
Le Chili, qui possède lui aussi de grandes réserves de terres rares, se positionne comme un pionnier en matière d’extraction durable de ces ressources stratégiques. Le gouvernement, en collaboration avec des entreprises privées comme Aclara Resources et des universités, a lancé des projets pilotes pour minimiser l’impact écologique de ces activités. Une bonne nouvelle quand on sait que par exemple, selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande en terres rares pour les technologies d’énergie propre pourrait quadrupler d’ici 2040.
Des minéraux comme le Dysprosium et le Terbium sont particulièrement recherchés. Or, l’extraction de ces éléments est extrêmement dommageable pour l’environnement, en partie parce qu’ils sont généralement présents en très faibles concentrations et souvent en combinaison avec des éléments radioactifs et des métaux lourds.
Cela rend l’extraction difficile et coûteuse, impliquant des techniques dommageables pour l’environnement et gourmandes en eau telles que l’exploitation minière à ciel ouvert. Le Chili s’efforce de limiter l’impact en favorisant de nouvelles méthodes d’extraction et en mettant en place des réglementations strictes qui obligent les entreprises à restaurer les sites miniers après exploitation.
Aclara Resources possède un projet prometteur. Cette société chilienne a mis au point un nouveau procédé appelé Circular Mineral Harvesting (CMH). Il consiste à traiter des argiles ioniques contenant des terres rares de manière à recycler et à réutiliser la plupart de l’eau et des réactifs. Selon l’entreprise, le nouveau processus minier imaginé réutilise 95 % de l’eau et 99 % du réactif (un engrais courant) dans le processus. De plus, il ne laisse aucun résidu liquide (qui pourrait contaminer les sources d’eau) ni de radioactivité.
Le procédé a subi des tests réussis à l’usine pilote d’Aclara à Concepción, au centre du Chili, traitant les argiles ioniques provenant de ses projets chiliens et brésiliens. Il vient aussi de faire l’objet d’un second brevet, preuve que son processus minier est innovant. Mais Aclara Resources ne compte pas s’arrêter là : elle ambitionne également une expansion stratégique aux États-Unis, pays qui possède également un gisement de terres rares.
SOUTENEZ WE DEMAIN, SOUTENEZ UNE RÉDACTION INDÉPENDANTE
Inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire
et abonnez-vous à notre magazine.
Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…
Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…
Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…
À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…
Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…
Face aux pressions anthropiques croissantes, les écosystèmes côtiers subissent une contamination insidieuse par des éléments…