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Avec Generation 3, Climeworks veut capter plus de CO2 pour moitié moins cher

La nouvelle technologie DAC de Climeworks promet un bond dans les capacités de capture du CO2 et la durée du processus pour ainsi réduire de 50 % le coût à la tonne.

Le 06/06/2024 par Florence Santrot
mammoth climeworks
Mammoth, la plus grande usine de captage et de stockage direct de l’air au monde, est conçue pour une capacité nominale de captage allant jusqu’à 36 000 tonnes de CO₂ par an. Crédit : Climeworks.
Mammoth, la plus grande usine de captage et de stockage direct de l’air au monde, est conçue pour une capacité nominale de captage allant jusqu’à 36 000 tonnes de CO₂ par an. Crédit : Climeworks.

En matière de géo-ingénierie, Climeworks voit grand, très grand. Après avoir inauguré son entreprise de captage du CO2 Orca en 2021, puis Mammoth – aux capacités décuplées – en 2022, voilà que l’entreprise suisse pionnière dévoile sa nouvelle technologie de suppression du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, Generation 3. Mardi 4 juin, Climeworks a annoncé un nouveau projet ambitieux : réduire de 50 % le coût de la capture du CO2 dans l’air grâce à une nouvelle technologie qui sera intégrée dans une future usine aux États-Unis.

Il s’agit en réalité d’une évolution de la technologie déjà utilisée actuellement sur les sites de Orca et Mammoth, basés en Islande. Cette solution DAC (Direct Air Capture) consiste à retirer du dioxyde de carbone de l’air pour le stocker sous terre en le cristallisant dans la roche. Generation 3, qui a nécessité 5 ans de travail pour être mise au point, est dotée de filtres plus puissants qui augmentent la surface de contact avec le CO2… et permet donc d’en capturer davantage. “Nous pouvons diviser par deux la durée du processus de capture du CO2, et il en va de même pour le détacher du filtre”, a indiqué Jan Wurzbacher, cofondateur et co-CEO de Climeworks.

Test grandeur réelle de Climeworks en Suisse et prix réduits de -50 %

L’entreprise promet ainsi “d’atteindre des capacités d’élimination de plusieurs mégatonnes”. Elle avance, par la même occasion, que sa nouvelle technologie Generation 3 utilise de “nouveaux matériaux [qui] consomment moitié moins d’énergie et sont conçus pour durer trois fois plus longtemps.” Generation 3 est d’ores et déjà intégrée dans deux petites usines de captage en Suisse (à Zurich et à Bâle). Le test grandeur réelle débute en ce mois de juin 2024. La technologie entrera ensuite en action dans la prochaine méga-usine qui sera construite aux États-Unis à partir de 2026.

Avec cette nouvelle version de sa technologie, Climeworks entend baisser les coûts de captage “aux environs de 250 à 350 dollars par tonne” d’ici 2030. Si on ajoute à cela l’ensemble des frais, y compris l’élimination du CO2 emprisonné dans de la roche, les tarifs devraient tourner autour de 400 à 600 dollars la tonne. Cela représente “une réduction pouvant aller jusqu’à 50 % par rapport à aujourd’hui”, affirme la société suisse. Un vrai bond en avant pour démocratiser cette technologie aujourd’hui trop onéreuse pour être rentable. En effet, retirer du CO2 de l’air coûte actuellement entre 600 et 1000 dollars la tonne.

Ne pas tout miser sur la géo-ingénierie

Aussi positive que soit cette nouvelle dans la lutte contre le réchauffement climatique, il est cependant nécessaire de comprendre que cette solution de géo-ingénierie ne sera jamais qu’un remède à la marge. Il est avant tout nécessaire de décarboner nos sociétés, notamment par une économie plus légère. La solution du captage de CO2 dans l’atmosphère ne pourra jamais être qu’une solution en dernier recours, une fois que nous aurons réduit 90 % de nos gaz à effet de serre afin de tendre vers le Net Zéro.

En outre, ces technologies sont encore trop souvent mises en avant et soutenues financièrement par des sociétés pétro-gazières. Elles espèrent ainsi compenser leurs émissions de CO2. Et redorer leur image auprès du grand public tout en continuant leurs extractions d’énergies fossiles.

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