Avec ses panneaux solaires et ses batteries, Elon Musk a rendu cette île du Pacifique autonome

Mi-septembre, la fusion entre Solar City et Tesla Motors, deux entreprises détenues par l’ingénieur sud-africain Elon Musk, a soulevé des interrogations chez de nombreux observateurs : former un géant à partir de deux entreprises fabriquant respectivement des panneaux solaires et des batteries, est-ce financièrement et techniquement viable ?

Pendant ce temps pourtant, l’entrepreneur fomentait un projet… qui pourrait bien devenir la vitrine de sa nouvelle entité, “la seule entreprise mondiale d’énergie intégrée verticalement, offrant à ses clients des produits d’énergie propre de bout en bout”, selon ses propres mots.

Avant de fusionner, les deux entreprises ont en effet mis en place un système énergétique innovant sur une île du Pacifique Sud, l’île Ta’u, au large des Samoa américaines. Elles y ont installé 5 328 panneaux solaires, qui fournissent 1,4 mégawatt par heure au réseau… et rendent ses 600 habitants complètement autonomes grâce à des batteries qui stockent cette énergie.

L’installation préfigure le plan global d’Elon Musk, baptisé la “théorie du champ unifié”, et selon lequel toute personne peut devenir son propre producteur d’énergie grâce à la Powerpack, la batterie ultra-performante au lithium développée par Tesla. Reliées aux panneaux solaires fabriqués et installés par SolarCity sur l’île, 60 d’entre elles y accumulent l’énergie pendant la journée afin de la dispenser matin et soir.

Ces batteries accompagnées d’un kit permettant de les installer simplement (contrairement à leur précédent modèle), et ainsi, d’en démocratiser l’utilisation, offrent une autonomie énergétique de trois jours sans le moindre rayon de soleil. Sur cette île au climat particulièrement clément, elles se rechargent entièrement en sept heures. Un système qui, selon Elon Musk, devrait permettre d’économiser environ 440 000 litres de diesel par an.

Des performances énergétiques inédites

Cette solution, financée par des opérateurs locaux, conduite par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) et le Département de l’intérieur des États-Unis (DOI), est particulièrement adaptée à une île située à 6 400 kilomètres des côtes américaines, qui était jusqu’ici alimentée en énergie par des groupes électrogènes polluants et coûteux.
 

“Je me souviens de certaines périodes pendant lesquelles le bateau ne pouvait pas venir jusqu’à nous pendant plus de deux mois, témoigne un habitant sur le blog de SolarCity, or, nous dépendons entièrement de ce bateau, notamment pour notre approvisionnement en gasoil, dont les générateurs ont besoin pour produire de l’électricité.”

Un coup de pub pour la nouvelle entité SolarCity-Tesla ? Certainement, mais aussi la preuve qu’ensemble, elles atteignent des performances énergétiques inédites, et… non-polluantes.

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