Il y a quelques mois, la MIT Technology Review dévoilait son top 5 des métiers d’avenir. De ceux qui feront le monde de demain. Parmi eux, un art d’un nouveau genre, prometteur mariage entre éducation et technologie : coach pour robots.
Benoît Raphaël n’a pas attendu les prescriptions de la célèbre revue américaine pour franchir le pas. Avec deux acolytes – un ingénieur et une artiste 3D -, cet autodidacte de 47 ans a fondé l’année dernière Flint, une start-up et… école pour robots.
Concrètement, Flint est une plateforme collaborative en ligne qui permet d’entraîner des intelligences artificielles à trouver sur internet les informations les plus pertinentes sur une thématique donnée. Sur Flint, l’usager peut par exemple éduquer Jeff, un robot spécialisé dans les médias, pour qu’il lui compose une revue de presse personnalisée selon ses goûts, intérêts et besoins.
Plus Jeff est nourri par l’usager (en sources, en exemples de contenus appréciés, etc.), plus il sera performant. Idem avec Gordon, le robot spécialisé dans la finance, ou Yolo, le roi des questions d’énergie et de climat. La cible ? Les petits curieux avides de se frotter à ces machines qui, plus que jamais, impactent nos vies, quotidienne et professionnelle. La start-up a choisi un champ d’application particulièrement sujet à l’irruption de l’intelligence artificielle : l’information.
Le choix n’a rien d’étonnant, au regard du parcours de Benoît Raphaël. Journaliste radio devenu pro d’Internet, il a passé la dernière décennie à développer pour des groupes de presse les premiers grands médias collaboratifs français : Le Post du Monde.fr, Le Lab d’Europe 1 ou encore Le Plus de L’Obs… Un CV de pionnier, donc, et une place stratégique pour observer les grandes mutations du monde de l’information à l’ère numérique.
« L’info s’est horizontalisée, elle est aujourd’hui hyper accessible et trustée par les réseaux sociaux. Ceux-ci ont pulvérisé le monopole de la diffusion dont jouissait les médias traditionnels » , souligne-t-il. Or, qui dit info de masse et horizontalité dit aussi règne des algorithmes et “robotisation” de la diffusion : « A l’instar de la malbouffe, nous sommes entrés dans l’ère de la malinformation ». Le vice des robots ? « Ils nous enferment dans des bulles d’infos, ils tuent la richesse de contenu et ouvrent la porte aux fake news. ». D’où l’idée de les envoyer à l’école…
Impératif liminaire, pour Flint : démonter les fantasmes. « Le discours dominant en matière d’intelligence artificielle est caricatural », regrette Benoît Raphaël. « Non, les robots ne vont pas nous remplacer ! Ils sont là pour modéliser notre expertise, pour nous faire avancer. Le robot est le miroir de nous-même. Savoir collaborer avec lui est donc primordial ».
Côté pédagogie, il y a fort à faire… « Sur certains plans, comme la prédiction, les robots sont très bons ; sur d’autres, sourit Benoît Raphaël, ils peuvent être très cons… Si on les laisse seuls, ils tournent vite en rond. Il n’y a que par l’interaction qu’on les fait progresser et donc que l’on progresse soi-même ».
A l’école des robots, on éveille ainsi les humains à interagir avec les machines. « L’éducation des robots implique une relation. Sans tout le temps se comprendre, la machine et l’humain qui interagissent créent des liens relationnels ». Eduquer un robot, « c’est d’abord lui apprendre à apprendre ». « Comme pour un enfant, il faut ne pas l’enfermer dans des apprentissages automatiques, lui laisser de l’autonomie, ne pas l’accabler de règles ».
Surtout, Flint veut désenclaver l’intelligence artificielle, offrir l’opportunité à tous de la rencontrer. « L’IA reste trop souvent entre les mains d’experts et d’ingénieurs. Il existe aujourd’hui très peu d’interfaces pour s’y confronter effectivement », note Benoît Raphaël. Pour favoriser cette rencontre, Flint propose d’ailleurs, outre ses robots à éduquer en ligne, des robots à adopter en entreprise… Dans l’info, la vie perso ou au bureau, il faudra vous y faire : les robots n’attendent que vous.
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