Partager la publication "Bertrand Piccard : un tour du monde sans escale propulsé à l’hydrogène vert"
Un nouveau défi se profile pour Bertrand Piccard. Le médecin-psychiatre et aventurier des airs n’en a pas fini avec ses rêves de tour du monde sans escale et sans émissions. En 2015, le Suisse avait déjà réalisé un exploit à bord de son avion solaire Solar Impulse : réaliser un tour du monde en seulement 16 étapes. Neuf ans plus tard, il annonce son nouveau projet : “Climate Impulse”. Il s’agira, à l’aide d’un nouveau prototype d’aéronef propulsé à l’hydrogène vert, de réaliser un nouveau tour du monde… mais sans escale cette fois.
Objectif : illustrer le potentiel des technologies propres pour adresser les défis climatiques. “Dans ce monde marqué par l’éco-anxiété, nous devons redonner de l’espoir et stimuler l’action en démontrant qu’il existe des solutions disruptives menant à un progrès durable“, affirme Bertrand Piccard.
WE DEMAIN a publié en novembre 2021 un numéro avec un dossier spécial dédié à Bertrand Piccard et sa Fondation Solar Impulse, qui répertorie plus d’un millier de technologies et de produits qui allient efficience écologique et économique.
Le numéro est toujours en vente dans notre boutique.
En partenariat avec l’entreprise Syensqo, société belge spécialisée dans la chimie et technologies innovantes, et avec l’ingénieur en matériaux composites et navigateur Raphaël Dinelli, Bertrand Piccard envisage de réaliser son vol en 2028. Pour cela, l’aventurier pourra aussi compter sur le soutien d’entreprises comme Airbus, Daher, Capgemini ou encore Ariane Group.
Une fois les fonds nécessaires levés – 60 millions d’euros –, l’avion sera fabriqué en France, aux Sables-d’Olonne, et sera le plus bas carbone possible. Il est prévu deux années de vols test depuis sa base, qui sera l’aéroport de Tarbes, avant de tenter un tour du monde sans escale au niveau de l’équateur. Durée estimée du vol : neuf jours.
Le projet Climate Impulse, initié depuis 3 ans déjà, doit faire face à plusieurs défis de taille. Il y a tout d’abord la fabrication d’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables. Puis son utilisation dans des piles à combustible pour alimenter des moteurs électriques. Ensuite, en vol, il faudra faire en sorte que l’hydrogène soit maintenu liquide. “Le défi technologique majeur est de construire un avion autour de deux réservoirs d’hydrogène liquide maintenus à -253°C, alimentant des moteurs électriques grâce à des piles à combustible, explique Raphaël Dinelli. La réussite de notre projet ouvrira la voie à une mobilité aérienne durable et plus responsable.”
Ici, Syensqo intervient en développant des réservoirs thermiques de nouvelle génération. Des contenants solides, légers mais aussi… recyclables, pour répondre à l’objectif d’empreinte carbone minimale du projet.
La question de l’utilisation de l’hydrogène comme carburant dans les avions est un vrai sujet. Depuis des années, les géants de l’aéronautique, dont Airbus, planchent sur des avions à hydrogène. Problème : la molécule de ce gaz est très petite et légère et peut donc facilement s’échapper des réservoirs. La solution est donc de rendre ce gaz liquide. Bémol : sous cette forme, il prend alors plus de place que le kérosène. Pour l’heure, cela empêche d’imaginer de gros avions commerciaux alimentés en hydrogène.
Syensqo fournira également de nouveaux matériaux composites pour la conception du fuselage et des ailes, qui mesureront 37 mètres d’envergure. Le design de l’avion sera atypique : il sera doté de deux énormes réservoirs pour accueillir l’hydrogène vert.
En son centre, un petit cockpit permettra d’accueillir les deux pilotes, Bertrand Piccard et Raphaël Dinelli. Si tout se passe bien, ils seront enfermés dans cet espace restreint pendant neufs jours durant leur exploit autour de la planète.
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