Partager la publication "Ces garagistes veulent convertir votre vieille voiture essence à l’électrique"
39 millions. C’est le nombre de véhicules immatriculés en France. Autant de voitures et utilitaires qu’il faudra un jour remplacer par des solutions moins polluantes si l’on souhaite contenir le réchauffement climatique. Problème : produire des véhicules neufs aggrave en soi les émissions de CO2 dans l’atmosphère, puisque cela nécessite de grandes quantités de ressources naturelles et d’énergie.
Une solution pourrait venir du “retrofit”. Un terme anglosaxon qui désigne la conversion d’un véhicule thermique à l’électrique. Une pratique encore illégale en France mais qu’un collectif de garagistes baptisé AIRe entend démocratiser.
“Le retrofit, c’était un non-sujet il y a à peine trois ans, se souvient Arnaud Pigounides, fondateur de l’entreprise Retrofuture, spécialiste de la conversion de véhicules de collection. Mais il n’y a qu’à voir l’actualité, entre la hausse de l’essence, le mouvement des Gilets jaunes ou les futures normes d’émission pour voir sa pertinence.”
Une industrie naissante et pleine de potentiel, qui a convaincu l’entrepreneur de s’allier à trois autres start-up spécialisées dans la conversion de véhicules pour fonder AIRe (pour Acteurs de l’Industrie du Rétrofit électrique). Une association loi 1901 dont l’ambition est de faire du lobbying pour modifier une loi de 1954.
“En France, il n’est pas réellement illégal de convertir sa voiture, mais tout est fait pour que ce soit impossible. Il vous faut notamment une autorisation personnelle du constructeur pour modifier votre moteur”, explique Arnaud Pigounides.
Une exception française, alors que la conversion est légale dans tout le reste de l’Europe. “La situation actuelle est ubuesque. Vous avez le droit de circuler sur les routes françaises avec une voiture retrofitée, produite par exemple en Allemagne. Mais si vous êtes domicilié dans notre pays, vous ne pouvez pas avoir de carte grise et vous êtes donc dans l’illégalité”, commente l’entrepreneur.
Coccinelle électrique C’est notamment le problème auquel est confronté Jérémy Cantin du garage Brouzils Auto, en Vendée, membre de l’association AIRe. Il est l’heureux propriétaire d’une Coccinelle 100 % électrique qu’il a rénovée et présentée en 2018 au Mondial de l’Auto. Engin qu’il ne peut pour l’instant conduire que sur des circuits.
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Dans le collectif, on retrouve également Ian Motion, que We Demain vous avait présenté en 2016, et dont l’ambition est de convertir à la chaine des Mini Austin d’occasion. Mais aussi CarWatt, cofondée par le pilote et journaliste Gérard Feldzer, dont l’ambition est de s’attaquer à la conversion de véhicules spéciaux, tels que les engins de service des aéroports ou employés dans la construction.
42 000 emplois Pour changer la loi, les membres de l’association se sont lancés dans une campagne de lobbying auprès des élus. Objectif : établir un cahier des charges afin que le “retroffiting” puisse être effectué en toute sécurité, par des professionnels, et avec des kits homologués.
“C’est une véritable opportunité pour les garagistes indépendants, qui sont de plus en plus menacés par les constructeurs qui verrouillent le marché de la réparation”, plaide Arnaud Pigounides.
Selon l’association AIRe, transformer ne serait-ce que 1% du parc automobile français (400 000 véhicules) permettrait de générer d’ici 2025 un volume d’affaire de plus de 5 milliards d’euros et de créer ou maintenir 42 000 emplois.
Une opportunité qui n’a pas laissé tous les grands groupes indifférents, à l’image de Jaguar qui a récemment présenté une version “retrofittée” d’un de ses modèles mythiques.
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