Partager la publication "Combattre le sexisme et le harcèlement en entreprise grâce à la réalité virtuelle"
“Salut ma jolie ! Sympa ton petit haut.” “Vous êtes enceinte ? Dommage. Je pensais que vous auriez plus d’ambition…” Je commence à ressentir un certain malaise. À la cafétéria, en réunion ou dans l’open-space, mes collègues et supérieurs enchaînent des remarques qui me semblent venir d’un autre siècle. Comment faire pour sortir de ce cauchemar ?
Heureusement, rien de tout cela n’est réel. Il me suffit de retirer mon casque de réalité virtuelle pour cesser d’entendre ces remarques. Je suis au salon Virtuality à Paris, en train de tester l’application “Sexisme VR” mise au point par la start-up Reverto. Cette vidéo immersive me plonge dans le quotidien de Zoé, jeune salariée fraîchement arrivée dans une grande entreprise.
Les saynètes se suivent pendant une petite dizaine de minutes, chacune me confrontant à une ou plusieurs situations sexistes, des remarques déplacées à la discrimination pure et simple. Au retour de son congé maternité, Zoé est ainsi mise à l’écart par sa supérieure, et ses anciens dossiers sont confiés… à un collègue masculin.
Une deuxième expérience à 360° intitulée “La Traque” me place cette fois dans les baskets de Lucie, salariée embauchée à l’essai, qui va devoir affronter l’insistance de l’un de ses collègues de travail.
Comme dans le cas de Zoé, l’épreuve que subit Lucie permet de rendre concrets les concepts de harcèlement sexuel ou de sexisme, mais aussi d’apprendre à réagir face à ces comportements. Chacune des expériences se conclut par un module explicatif de quelques minutes qui rappelle les sanctions prévues par la loi et explique comment aider ses collègues confrontés à une situation semblable.
SENSIBILISER PAR L’EMPATHIE
Elles sont aussi 15 % parmi les interrogées de moins de 30 ans à avoir déjà subi “un rapport sexuel forcé” ou “non désiré” avec quelqu’un de leur milieu professionnel au cours de leur carrière.
Reverto a travaillé avec le cabinet de conseil EkiWork, spécialisé dans la lutte contre le sexisme et les discriminations, afin de concevoir des expériences qui rendent fidèlement le calvaire vécu par les victimes.
Plusieurs collectifs et entreprises, comme la SNCF, la CGT ou le Medef, ont déjà proposé à leurs salariés de tester ces expériences immersives. Au total, ils seraient près de 5 000 à avoir “vécu” le quotidien de Zoé ou Lucie. L’utilisation de la réalité virtuelle est censé faciliter l’empathie et la libération de la parole sur de telles situations.
“En créant un trompe-l’oeil dans notre cerveau, la VR fait remonter beaucoup de vécu chez certaines personnes, appuie Manon Bruncher, des personnes qui vont ensuite avoir besoin de le verbaliser en échangeant avec leurs collègues.”
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