Partager la publication "Contre le changement climatique, le Vatican a son incubateur de start-up"
Dans un article intitulé “Pourquoi je lance un accélérateur au Vatican ?”, Stéphane Forte, expliquait le 4 mai dernier avoir été profondément influencé par cette encyclique :
“Je suis motivé pour lancer, dans le monde des investisseurs, un débat global sur la valeur des entreprises à but lucratif dotées d’une mission”.
“(…) L’enjeu est que toutes les entreprises qui ont été choisies répondent d’une façon ou d’une autre à un certain nombre de problèmes globaux identifiés par le pape dans son encyclique.” déclarait ainsi le directeur du programme, Paul Orlando, à Fast Company.
“The young pope”
Organisées dans plusieurs villes du monde, les conférences TED sont un rendez-vous incontournable de l’innovation technologique. Elles accueillent le plus souvent des scientifiques et des entrepreneurs qui s’adressent en priorité à un public issu du monde des start-up : c’est donc avec surprise que les participants ont vu le pape François apparaître sur les écrans de la conférence à Vancouver.
Une intervention qui a achevé de convaincre Paul Orlando. D’abord co-fondateur d’un accélérateur numérique à Hong-Kong, puis directeur de l’incubateur de l’université de Californie du sud, le directeur du programme a expliqué à Fast Company avoir été pris de court quand le Vatican l’a contacté. Cependant, après avoir étudié en détail la mission, il s’est rendu compte que “Cela faisait sens. Le pape lui-même a parlé de ces choses, a écrit sur ce thème et a appelé des leaders dans le monde des affaires à favoriser ce genre d’initiatives” .
Un pitch à la cité de Dieu
La première session du programme s’étendra du 13 juillet au 9 septembre 2017 et s’adresse aux startups ayant déjà une activité commerciale et en quête de fonds supplémentaires. Rien de religieux là dessous également : pas besoin d’être catholique pour participer au programme, qui est ouvert aux fondateurs issus de tous les horizons.
Chacune des jeunes pousses retenues recevra une somme avoisinant 31.500 euros en échange d’une prise de participation des investisseurs à hauteur de 6 à 8 % de leur capital.
Si l’argent provient uniquement d’investisseurs privés, l’incubateur Laudato Si’ pourra bénéficier de la proximité du Vatican, qui met notamment ses ressources numériques à dispositions : un suivi des projets sera assuré tout au long du programme, aussi bien avant qu’après l’installation des start-up au sein de l’accélérateur. Il est également prévu qu’elles bénéficient de l’accompagnement et des conseils d’un expert sur une période de quatre mois.
Le programme s’achèvera par un elevator pitch prévu en décembre prochain, une épreuve spécifique au monde des start-up du numérique, qui consiste à vendre son projet à l’oral devant des investisseurs dans un temps imparti. Rien de très original donc. Mis à part qu’il se déroulera à l’académie pontificale des sciences, au sein du Vatican même… Un cadre atypique pour discuter business model et growth hacking.
Si la remise d’un des exemplaires du Laudato Si’ à Donlad Trump en avril dernier, n’aura pas empêché ce dernier de quitter les accords de Paris, le pape François n’aura pas prêché dans le désert…cet incubateur en est la preuve.