Partager la publication "Des éoliennes offshore flottantes ? C’est le tour de force d’Aikido Technologies"
Le concept a été validé, désormais Aikido Technologies veut passer à la phase commerciale. Cette société, basée à San Francisco en Californie (USA), a imaginé de nouveaux systèmes pour déployer plus vite des éoliennes offshore mer. Le prelier est une plateforme semi-submersible qui peut supporter le poids d’une éolienne flottante entièrement assemblée. Elle doit permettre de la transporter de la côte à sa destination finale, en pleine mer. Il ne reste plus ensuite qu’à installer la machine sur son socle, appelé aussi embase.
Mais ce n’est pas tout, Aikido Technologies a également inventé une éolienne qui peut flotter. Plutôt que de devoir réaliser de coûteuses polluantes embases, la firme a inventé des éoliennes offshore qui reposent sur des ballasts. Objectif : proposer une alternative plus flexible. En effet, il existe des zones où les éoliennes traditionnelles ne peuvent pas être facilement installées.
Pour installer une ferme éolienne, il faut des vents forts et constants afin d’assurer une production soutenue. C’est par exemple le cas au large de la Californie, d’où est originaire Aikido Technologies. Mais, les profondeurs y sont trop importantes ( plus de 1 000 mètres par endroits) pour que l’érection d’embases en béton soit rentable/possible pour installer des éoliennes classiques.
Les éoliennes offshore flottantes sont donc une solution. Leur fonctionnement est similaire à celles qui sont fixes mais le rotor a été repensé pour pouvoir fonctionner même si le mât s’incline au gré des vagues. Le bémol de cette innovation est l’encombrement d’un tel dispositif. Ce type de modèle flottant est bien plus imposant qu’une éolienne classique. Il “est plus large, plus haut et généralement plus profond que certains des plus grands navires” qui sillonnent les mers, souligne le CEO, Sam Kanner.
Jusqu’à présent, les tentatives d’éoliennes flottantes ont fait un flop car leur installation était complexe, voire impossible. Mais Aikido Technologies a dessiné son modèle pour qu’il puisse se plier et être déplacé à l’horizontale jusqu’à ce qu’il soit sur sa zone de production d’électricité. Pour le transporter en pleine mer, il prend donc bien moins de place. Et ne nécessite pas un port avec une profondeur très importante. Mieux : un bateau raisonnable peut le transporter sur zone.
Une fois arrivée à destination, l’éolienne flottante est attachée au fond marin à l’aide de lignes d’amarrage. Cela évite qu’elle ne dérive et ne se détâche du câble permettant le transport de l’énergie à terre. Il ne reste plus alors qu’à remplir les ballasts d’eau en deux étapes pour que l’éolienne se relève et passe à la position verticale.
In fine, ce système pourrait être 25 à 30 % moins coûteux qu’une éolienne classique, assure Aikido Technologies. La firme estime aussi que l’empreinte carbone de son modèle est 75 % moins importante qu’une éolienne avec d’énormes fondations en béton, un matériau extrêmement polluant. Par exemple, dans le cas du parc éolien déployé au large de Fécamp (Normandie), chaque socle nécessite 800 m3 de béton.
La firme de San Francisco a déjà réalisé différentes maquettes de test. En mai 2023, elle a même traversé l’Atlantique pour conduire une expérience dans une piscine profonde aux Pays-Bas. Une éolienne de 3 mètres de haut a été soumise à de très fortes vagues afin de tester la résistance du dispositif aux tempêtes. En jouant sur le remplissage des ballasts, la société a prouvé que leur éolienne était capable de toujours retrouver sa position verticale malgré le mauvais temps.
En 2024, elle prévoit de faire un test, grandeur nature cette fois, au large de la Californie. Les conditions météo particulières s’y prêtent et l’État américain a de grandes ambitions. Il veut installer 5 gigawatts d’énergie éolienne flottante d’ici 2030. Un objectif qui serait difficile atteignable s’il fallait créer des fermes éoliennes classiques. Les alternatives flottantes pourraient donc être une réponse crédible.
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