Partager la publication "Des panneaux solaires à base de déchets alimentaires… et qui fonctionnent même sans soleil"
Des panneaux solaires qui fonctionnent même par un jour très nuageux ? Qui plus est, qui sont fabriqués à l’aide de déchets alimentaires ? Cela peut sembler trop beau pour être vrai mais cette invention, baptisée AuREUS, a reçu un James Dyson Awards en 2020. C’est un étudiant philippin de l’Université de Mapúa (Manille), Carvey Ehren Maigue, qui a imaginé une solution pour produire de l’énergie solaire à partir de structures existantes en milieu urbain, simplement en collant un film aux fenêtres ou sur les murs. Autre avantage non négligeable, nul besoin d’orienter ces surfaces directement vers le soleil.
“Je me suis concentré sur l’énergie solaire parce que c’est une ressource qui se trouve tout autour de nous, explique-t-il. Un jour, le temps était nuageux, pluvieux et mes lunettes, qui réagissent à la lumière du soleil, se sont assombries. J’ai compris que, même par mauvais temps, la lumière ultraviolette continue de nous atteindre“. C’est ainsi qu’AuREUS est né.
Capter les UV présents dans la lumière, même sans soleil direct
Il s’agit d’un film fabriqué à partir de déchets alimentaires et qui sait capter et transformer la lumière UV (ultraviolette) émise par le soleil. Or, une partie de ces UV traversent malgré tout les nuages, même épais. Cette solution permet donc de fabriquer de l’énergie même par un jour sans soleil.
Selon les travaux menés par Carvey Ehren Maigue, son système permet de produire de l’électricité la moitié du temps (48 à 50 % selon ses travaux). A contrario, dans le cas d’un panneau photovoltaïque classique, la production n’est possible que 15 à 22 % du temps.
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Des fruits et légumes pour fabriquer ces panneaux solaires hors norme
Pour son projet AuREUS, Carvey Ehren Maigue est parvenu à une technologie synthétisée à partir de déchets d’aliments recyclés. Des particules luminescentes, dérivant de fruits et légumes sélectionnés, sont suspendues dans un substrat de résine pour créer une sorte de filme souple de couleur jaune-verte. Celle-ci peut se poser sur la vitre d’une fenêtre, par exemple. Lorsque ces particules luminescentes sont touchées par la lumière UV, elles absorbent et réémettent la lumière visible le long de leurs bords. Il ne reste plus alors qu’à placer des cellules photovoltaïques classiques, sur les bords de la fenêtre, capter la lumière visible émise et la convertir en électricité.
À l’heure actuelle, le Philippin a déjà testé quelque 78 types de fruits et légumes locaux. Neuf d’entre eux ont montré un vrai potentiel pour capter les UV et être intégrés dans la composition des films solaires. Parmi eux, le persil, le curcuma ou encore la tomate. Après avoir écrasé ces aliments, il en extrait le jus qu’il filtre puis distille afin d’en recueillir les précieux ingrédients.
La recherche pour mettre totalement au point ces panneaux solaires d’un nouveau genre se poursuit. En effet, bien que la technologie soit très prometteuse, le jeune Philippin cherche à obtenir les bonnes particules luminescentes qui permettent de s’approvisionner en colorants à 100 % issus de fruits et légumes et non de produits chimiques. Il en est à 80 % pour le moment car il peine encore sur un colorant bleu stable. Mais il n’a pas encore fait le tour de toute la liste des fruits et légumes à sa disposition.
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