Partager la publication "Éducation et santé : l’innovation sociale imagine un futur plus inclusif"
“Étant moi-même dyslexique, je sais combien la fin du primaire et le passage au collège sont des années difficiles pour les enfants. Je voulais éviter aux générations actuelles et futures d être dégoûtées par l’école et de risquer le décrochage scolaire.” Antoine Auzimour est le cofondateur, avec Baptiste Brejon, de l’application Glaaster. Celle-ci vient en aide aux jeunes dyslexiques en leur facilitant la lecture de textes. Après s’être spécialisé en ingénierie informatique, Antoine Auzimour a développé ses compétences en matière d’intelligence artificielle. Avec son ami, tous deux diplômés de l’EM Lyon, ils ont eu l’idée de créer Glaaster.
Cet outil utilise en effet l’IA – développée en interne -pour s adapter aux besoins de chaque enfant. « Il y a autant de dyslexies qu’il y a de dyslexiques. Notre appli propose une correction pour chacun », pointe-t-il.
Comment fonctionne Glaaster concrètement ? Sortez votre smartphone, prenez en photo une page de livre, une poésie à apprendre, la leçon d’histoire… Vous envoyez le cliché sur la plateforme et Glaaster extrait le texte photographié pour y apposer une correction graphique.
« Cela peut être un changement de police bien sûr, mais aussi les espacements entre les mots, entre les lignes, les couleurs sur certains phonèmes ou graphèmes, etc. Certaines personnes ont besoin de quelques pixels de plus entre le “m” et le “n'”. D’autres, de lettres en rouge ou en bleu pour que l’œil accroche mieux… L’intérêt de l’IA, c’est qu’on vient s’adapter à chaque individu », précise Antoine Auzimour.
Pour trouver la meilleure solution adaptée à chaque enfant, Glaaster travaille avec des neuropsychologues lyonnais. Au démarrage de l’appli, un test permet de détecter en quelques minutes le profil cognitif de l’utilisateur et d’effectuer une première correction, une base de travail pour l’intelligence artificielle. Ensuite, à chaque document, l’IA en apprend davantage sur les besoins de l’enfant. Cela passe, par exemple, par le temps de lecture d’un paragraphe ou dune page, ce qui est assez révélateur de difficultés.
Celles-ci sont identifiées au fur et à mesure. L’objectif est aussi de suivre les progrès des utilisateurs. “On ne guérit pas de la dyslexie, mais on apprend à compenser. Au fil du temps, grâce à des exercices d’orthophonie notamment, on a besoin d’une aide visuelle moins forte. Glaaster est capable d’alléger peu à peu les corrections apportées”, explique Antoine Auzimour.
Né il y a un peu plus de deux ans, le projet est déjà commercialisé, employant au total sept personnes. Afin d’accélérer son développement – Glaaster croule sous les demandes –, les deux cofondateurs ont participé au prix Entreprendre pour demain 2024 de la Fondation Sopra Steria-Institut de France.
Leur initiative a séduit le jury et leur a permis de remporter le Grand Prix. À la clé, une dotation financière de 10 000 euros et l’accompagnement d’un expert bénévole Sopra Steria sur le long terme. Glaaster bénéficiera aussi d’un accompagnement par l’incubateur makesense pendant neuf mois et d’un abonnement d’un an à la communauté start-up de France Digitale.
La Fondation Sopra Steria-Institut de France a également désigné un coup de cœur cette année. « Il nous était impossible de ne pas saluer le travail de Thomas Sochacki qui a imaginé Captimed », explique Maya Noël, directrice générale de France Digitale et marraine du prix. Cette solution a pour but d’intégrer la qualité de vie au travail des soignants dans l’organisation des hôpitaux. Normalien et actuellement interne en médecine, Thomas Sochacki a découvert les difficiles conditions de travail au début de son internat. « Tu verras, ici c’est Koh-Lanta », l’a-ton prévenu à son arrivée, moitié sur le ton de l’humour, moitié sérieusement. Il a en effet pu constater la difficulté du métier.
« J’ai toujours été sensible à la souffrance des soignants. Le déclic a eu lieu lors d’un stage en dehors de ma région : deux médecins s étaient suicidés, dont un interne à quelques jours de Noël. » Cette réalité, il en avait déjà entendu parler: le secteur médico-social est celui qui connaît le plus fort taux de suicides; les internes sont particulièrement vulnérables, avec un risque trois fois supérieur à celui des autres adultes du même âge.
Face à cette situation, il a alors l’idée de concevoir une application numérique associée à sa thèse de médecine. « Ce projet a rapidement convaincu mes responsables universitaires, avec le soutien du Collège national des enseignants en cancérologie », se remémore-t-il. L’idée était d’intégrer la qualité de vie au travail dans l’organisation des hôpitaux. Captimed couple des fonctions de prévention en santé, de remontée de problématiques courantes avec une analyse de marqueurs de qualité de vie au travail et de planification intelligente intégrée.
Lagrégation de ces informations – de façon anonymisée -permet ensuite de proposer une vue d’ensemble aux directions d’établissement pour connaître en temps réel la réalité de terrain dans les services, avec des solutions concrètes. Très utile quand on sait que si rien ne change, 60 % du personnel soignant feront un burn-out au cours de leur carrière. Identifier les services en tension pour mettre en place des solutions permettant d’améliorer les conditions de travail n’est pas anodin.
« L’attractivité devient un enjeu majeur en milieu hospitalier », souligne Thomas Sochacki. Si les trois quarts des infirmiers trouvent un emploi moins d’un mois après leur diplôme, un tiers d’entre eux abandonnent dans les trois premières années d’activité…
L’idée de Hugo Grel et de Samuel Oddon ? Centraliser les aides disponibles pour les agriculteurs en un seul lieu. Boostaferme a imaginé une plateforme pour proposer à chaque utilisateur un accès personnalisé et pertinent aux différents dispositifs, ainsi que des conseils sur mesure. Cette solution innovante simplifie les démarches administratives chronophages et complexes. L’intelligence artificielle analyse les besoins spécifiques de l’exploitant pour lorienter vers les aides adaptées et optimiser ses demandes.
Porté par Ekaterina Kukhtenko, VAir est un projet innovant de surveillance des virus aéroportés. Son concept ? Il s’agit de développer des plateformes ergonomiques et abordables pour détecter la présence de virus dans l’air, avant même l’apparition des symptômes. Concrètement, VAir conçoit un dispositif doté de capteurs, complété par une infrastructure cloud et une application mobile. Le premier surveille la présence de virus dans l’air (chez soi, en entreprise, à l’hôpital…) et envoie ces données dans le cloud. Celles-ci sont alors accessibles de partout depuis un smartphone.
Développée par Romain Pellat, Binko est une innovation qui allie intelligence artificielle et reconnaissance de codes-barres. Son objectif ? Optimiser le tri et le recyclage des déchets. Grâce à sa technologie de pointe, cette machine identifie, broie et trie automatiquement tous les types de déchets. Binko doit permettre d’augmenter significativement les taux de recyclage, tout en sensibilisant les citoyens aux bons gestes du tri sélectif.
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