Partager la publication "En Chine, le premier tramway à hydrogène qui ne recrache que de l’eau"
Contrairement à un tram classique, ce nouveau moyen de transport, capable de véhiculer 380 passagers, ne nécessite pas de caténaires (câbles porteurs). Ses systèmes de propulsion et de chauffage sont alimentés par des piles combustibles, qui produisent de l’électricité à partir d’hydrogène.
“La longueur moyenne d’une ligne de tramway en Chine est de quinze kilomètres, explique Liang Jianying, l’ingénieur en chef de Sifang. Cela nécessite de recharger le tram tous les trois allers-retours seulement”.
“Une telle invention est prodigieuse, reconnait Michel Latroche, chercheur au CNRS spécialiste de l’hydrogène, mais sera complètement verte seulement si elle fonctionne à partir d’énergies renouvelables telles que le solaire ou l’éolien”.
Car si “la pile à combustible, pour fabriquer de l’électricité à partir de l’hydrogène, ne recrache que de la vapeur d’eau, il ne faut pas oublier la façon dont cet hydrogène a été généré”, rappelle le chercheur. En effet, l’obtention de ce dernier par électrolyse nécessite des grandes quantités d’électricité.
Or, en Chine, l’électricité reste majoritairement produite dans des centrales à charbon, qui dégagent d’importantes émissions de monoxyde de carbone. Sans compter le coût écologique du transport de cet hydrogène.
Vapeur d’eau et monoxyde de carbone
En attendant, le gouvernement chinois a annoncé qu’il investirait 200 milliards de yuans (29 milliards d’euros) pour atteindre 1 800 kilomètres de rails dans le pays (contre 133 actuellement) d’ici… cinq ans seulement.
Pour mettre au point un tel engin, les développeurs de la société ont travaillé pendant deux ans, dépassant le géant français des transports en commun, Alstom, qui a annoncé le lancement de véhicules similaires en Allemagne en 2018.
Lara Charmeil
Journaliste à We Demain
@LaraCharmeil