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En Chine, le premier tramway à hydrogène qui ne recrache que de l’eau

Rechargeable en trois minutes, il peut parcourir 100 km à une vitesse de pointe de 70 km/h. En développant ce mode de transport, le premier pollueur du monde entend limiter ses émissions de gaz à effet de serre.

Le 30/03/2015 par WeDemain
Rechargeable en trois minutes, il peut parcourir 100 km à une vitesse de pointe de 70 km/h. En développant ce mode de transport, le premier pollueur du monde entend limiter ses émissions de gaz à effet de serre.
Rechargeable en trois minutes, il peut parcourir 100 km à une vitesse de pointe de 70 km/h. En développant ce mode de transport, le premier pollueur du monde entend limiter ses émissions de gaz à effet de serre.

Il est entièrement orange, fonctionne à l’hydrogène et, selon ses constructeurs, est une première mondiale. Sur la côte chinoise, dans la ville de Quingdao, l’entreprise Sifang vient de mettre sur rails trois rames d’un tramway qui n’émet pas un gramme de CO2, mais de l’oxygène et de la vapeur d’eau.
 
Contrairement à un tram classique, ce nouveau moyen de transport, capable de véhiculer 380 passagers, ne nécessite pas de caténaires (câbles porteurs). Ses systèmes de propulsion et de chauffage sont alimentés par des piles combustibles, qui produisent de l’électricité à partir d’hydrogène. 

Concrètement, l’hydrogène est stocké dans des réservoirs, avant d’être transformé dans des batteries. Ces réservoirs peuvent être remplis en seulement trois minutes, permettant au tram de parcourir cent kilomètres à une vitesse maximale de 70 km/h. Une autonomie nettement supérieure à celles des véhicules à batterie.

“La longueur moyenne d’une ligne de tramway en Chine est de quinze kilomètres, explique Liang Jianying, l’ingénieur en chef de Sifang. Cela nécessite de recharger le tram tous les trois allers-retours seulement”.

Si les avantages écologiques de cette machine sont bien réels, ils méritent d’être analysés dans un cadre plus global.

“Une telle invention est prodigieuse, reconnait Michel Latroche, chercheur au CNRS spécialiste de l’hydrogène, mais sera complètement verte seulement si elle fonctionne à partir d’énergies renouvelables telles que le solaire ou l’éolien”.

Car si “la pile à combustible, pour fabriquer de l’électricité à partir de l’hydrogène, ne recrache que de la vapeur d’eau, il ne faut pas oublier la façon dont cet hydrogène a été généré”, rappelle le chercheur. En effet, l’obtention de ce dernier par électrolyse nécessite des grandes quantités d’électricité.

Or, en Chine, l’électricité reste majoritairement produite dans des centrales à charbon, qui dégagent d’importantes émissions de monoxyde  de carbone. Sans compter le coût écologique du transport de cet hydrogène.

Vapeur d’eau et monoxyde de carbone

“À ce jour, il n’y a aucune technologie vraiment zéro carbone”, souligne Michel Latroche. S’il n’est pas complètement vert, ce tram pourrait toutefois marquer un premier pas dans un pays qui cherche à faire sa transition écologique. Celle-ci est déjà enclenchée : d’ici 2030,  la Chine dépassera les Etats-Unis et l’Europe en terme de production d’énergie électrique à partir de sources renouvelables. 

En attendant, le gouvernement chinois a annoncé qu’il investirait 200 milliards de yuans (29 milliards d’euros) pour atteindre 1 800 kilomètres de rails dans le pays (contre 133 actuellement) d’ici… cinq ans seulement. 

Pour mettre au point un tel engin, les développeurs de la société ont travaillé pendant deux ans, dépassant le géant français des transports en commun, Alstom, qui a annoncé le lancement de véhicules similaires en Allemagne en 2018.

Lara Charmeil
Journaliste à We Demain
@LaraCharmeil

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