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Fabriquée en Lozère, cette brique légère et isolante permet de construire sa maison passive

Un père et son fils ont créé une brique légère, qui réduit la pénibilité au travail des maçons. Très isolante, elle permet de construire des maisons plus respectueuses de l’environnement.

Le 13/07/2017 par Julie Jeunejean
L’espace intérieur entre les deux faà§ades permet le coulage du béton (Crédit : innomur)
L’espace intérieur entre les deux faà§ades permet le coulage du béton (Crédit : innomur)

Concevoir une brique qui allie légèreté, propriétés isolantes et facilité de mise en œuvre, c’est l’objectif que se sont lancé, en 2013, Jean-Claude Lacaze, maître artisan maçon depuis plus de trente ans, et de son fils, Aurélien.
 
Ils imaginent alors une brique moulée composée de copeaux et de sciures issus de l’industrie du bois. Baptisé Isostal, contraction des mots isolation et ostal, qui signifie maison en occitan, ce bloc est aujourd’hui fabriqué dans la ville de Mende, dans le département de la Lozère, où se trouve leur société Innomur.

Le bloc Isostal, un système constructif 3 en 1

Ce système remplit trois fonctions : celle de bloc de coffrage pour l’élévation des murs porteurs, celle de support à l’isolation extérieure et au parement intérieur.

Chaque brique se compose de deux façades en bois moulé, assemblées entre elles par quatre écarteurs. L’espace intérieur entre les deux façades permet le coulage du béton qui assure notamment la portance et l’inertie thermique du bâtiment.

Sur la face extérieure est collée une couche isolante de polystyrène expansé. Si les blocs sont déjà 100 % recyclables, et en partie compostables, l’entreprise effectue actuellement des travaux de recherche et développement pour pouvoir remplacer l’isolant en polystyrène par un isolant végétal, la laine de bois.

À l’intérieur, le bloc comporte des montants en bois moulé, qui permettent la fixation de la contre-cloison intérieure sans avoir à ajouter une ossature métallique.
 

“Entre ces montants, nous avons un vide technique qui va nous permettre de passer toutes la gaines, qu’elles soient électriques, que ce soit l’alimentation en eau chaude et eau froide et également les tuyaux de chauffage”, précise Jean-Claude Lacaze.

Réduire la pénibilité du travail des maçons

Tel un jeu de Lego, les blocs s’emboîtent les uns aux autres grâce à un système de clips. Selon l’entreprise, il ne faut que trois jours pour monter les murs d’une maison, contre douze avec des techniques traditionnelles.
 

“Le poids est d’environ 21 kg au mètre carré. En comparaison, le bloc béton 200 kg au mètre carré et la brique 180 kg”, précise Jean-Claude Lacaze.

Avec son bloc, l’entrepreneur espère rendre moins pénible le travail des maçons, qui portent habituellement des charges particulièrement lourdes.

Un matériau primé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

C’est aussi pour répondre à la réglementation thermique de 2012 que les deux entrepreneurs ont développé ce bloc. “Nous voulions que ce produit puisse servir à la construction de maisons passives”, explique Jean-Claude Lacaze.

Pour cela, le chef d’entreprise a tablé sur une isolation thermique par l’extérieur, appelée “mur manteau”. Il souligne que son système permet d’éviter les “ponts thermiques”, ces points de jonction où l’isolation n’est pas continue et qui provoquent des pertes de chaleur.
 

“La performance énergétique de la paroi en bloc Isostal est de 0,18 ; la norme étant de 0,25. Plus le chiffre est faible, mieux c’est”, précise le chef d’entreprise.

En septembre 2016, Innomur a été désignée lauréate du prix performance énergétique pour le bâtiment de l’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Voilà quelques semaines que Jean-Claude et Aurélien Lacaze écoulent leurs blocs en Lozère et dans les départements limitrophes, ayant opté pour une distribution directe. D’ici trois ans, ils espèrent pouvoir les commercialiser dans la France entière.

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