Partager la publication "Habitat durable : des maisons en riz, un joli grain de folie"
“En déménageant à Andorno Micca, dans la région de Biella [dans le Piémont, NDR], nous avons été fascinés par le paysage de rizières qui s’étalaient sous nos yeux. Voir la paille de riz brûler dans les champs après la récolte m’a fait me demander s’il n’y avait pas moyen de la récupérer.” C’est ainsi que tout a commencé pour Tiziana Monterisi et son mari, Alessio Colombo, les deux confondateurs de Ricehouse.
Cette start-up italienne a mis au point un projet d’économie circulaire en matière d’habitat durable avec un concept de maison fabriquée à partir de sous-produits du riz. C’est-à-dire de déchets issus de la culture de ce féculent très largement consommé dans le monde et dont l’Italie est le premier producteur en Europe (53 % du marché). En 2021, la riziculture italienne a fait pousser pas moins de 1,5 million de tonnes de riz. De quoi faire nombre de risotto… mais aussi des maisons.
Tiziana Monterisi, PDG de Ricehouse, est architecte et designer. Passionnée par l’architecture naturelle et l’économie circulaire, elle a combiné ces deux sujets en un avec Ricehouse. L’entreprise utilise des résidus de déchets naturels, tels que la paille et les balles de riz pour créer des matériaux de construction, notamment des enduits isolants thermiques, des matériaux de finition, des chapes légères et des panneaux préfabriqués.
Si le recours à la paille n’est pas chose nouvelle pour fabriquer des habitations, la paille de riz n’était jusqu’alors pas utilisée car elle est plus compliquée à collecter. Pourtant, elle possède des avantages souvent supérieurs à d’autres types de paille. Le fait de rester très longtemps dans l’eau des rizières la rend bien plus résistante à la pourriture et aux attaques de moisissures.
Ricehouse obtient les déchets directement auprès des agriculteurs locaux du nord de l’Italie, où l’entreprise est basée, et des usines de transformation du riz. “Pour nous, ce qui était intéressant dans ce projet, c’était la quantité de déchets disponibles, explique Tiziana Monterisi. Le riz est cultivé partout dans le monde et l’Italie est l’un des grands producteurs : le potentiel, comme vous pouvez l’imaginer, est énorme.”
Au fil du temps, Ricehouse a développé une vraie filiaire et mis au point différents matériaux pour la construction, déposant même deux brevets européens pour des innovations. Désormais, la start-up est capable de créer un bâtiment entier à base de ces résidus du riz, renforcé par une structure en bois, acier ou béton.
La propre maison des deux cofondateurs a été réalisé avec cette technique. “C’est une maison à énergie zéro, elle n’a ni chauffage ni climatisation, mais la température reste constante, nous avons du photovoltaïque et elle est presque autosuffisante”, assure la PDG. Bref, dans l’assiette comme dans les murs, les bienfaits du riz sont multiples.
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