Partager la publication "Habitation mieux isolée : cette peinture révolutionnaire pourrait changer la donne"
Une peinture qui garde un intérieur plus frais en été et plus chaud en hiver, c’est une bonne nouvelle. Mais si, en plus, elle permet d’économiser de l’énergie, des coûts et réduit les émissions de carbone, alors on tient une innovation particulièrement attrayante. Des scientifiques de l’Université de Stanford (Californie) ont mis au point un nouveau genre de peinture aux nombreux avantages. Une découverte publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) ce lundi 14 août.
En moyenne, on estime que le chauffage et/ou le refroidissement des locaux représentent environ 13 % de la consommation mondiale d’énergie et environ 11 % des émissions de gaz à effet de serre. Des avancées dans ce domaine sont donc particulièrement souhaitables. Et nécessaires.
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Chaud comme froid, des effets d’économie d’énergie nets
Selon les premières évaluations publiées dans PNAS, ce nouveau type de peinture permet de réduire l’énergie utilisée pour le chauffage d’environ 36 % et de 21 % pour rafraîchir une pièce lorsqu’il est appliqué sur les murs et le plafond. L’étude conclut que ce type de revêtement dans un appartement pourrait permettre de réduire la facture d’électricité liée au chauffage et à la climatisation de 7,4 % par an.
“La consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre provenant du chauffage devraient continuer à baisser en raison des gains d’efficacité énergétique, a déclaré l’auteur principal de l’étude, Yi Cui, professeur de science et d’ingénierie des matériaux au SLAC National Accelerator Laboratory. Mais l’utilisation de la climatisation augmente, en particulier dans les économies en développement et dans un monde qui se réchauffe.”
Comment fonctionne cette peinture double couche
Jusqu’à présent, les peintures avec des propriétés assez proches de celle mise au point à l’Université de Stanford intégraient des reflets métalliques et se limitaient bien souvent à des coloris gris. Elles n’étaient donc pas faciles à intégrer dans son intérieur. Celle-ci, en revanche, peut explorer toute la palette de couleur car elle fonctionne avec un principe de double couche à appliquer séparément.
La première est la couche intérieure. Elle a pour spécificité de réfléchir la lumière infrarouge en utilisant de minuscules flocons d’aluminium. La couche supérieure, visible elle, est ultra-fine, transparente pour laisser passer les infrarouges et utilise des nanoparticules inorganiques afin d’adopter différentes couleurs.
Une large palette de couleurs explorée pour cette peinture innovante
Les premiers tests des scientifiques ont permis d’utiliser des coloris comme le blanc, le bleu, le rouge, le jaune, le vert, l’orange, le violet et le gris foncé, indique l’étude. Selon les résultats, cette peinture d’un genre nouveau est capable de réfléchir dix fois plus la lumière infrarouge moyenne et lointaine que des peintures lambda.
Les scientifiques se sont focalisés sur le spectre infrarouge car celui émis par la lumière solaire provoque 49% du réchauffement naturel de la planète lorsqu’il est absorbé par les surfaces. La peinture permet donc de repousser la chaleur du soleil lorsqu’elle est appliquée sur les façades, et de conserver la chaleur intérieure (ou la fraîcheur en été) lorsqu’elle est appliquée sur les murs d’une pièce.
Des applications multiples… et une formulation qui doit encore s’affiner
Outre les habitations, les chercheurs ont commencé à réfléchir aux différentes applications de leur peinture. Par exemple, elle pourrait couvrir les camions ou des wagons utilisés pour le transport réfrigéré, dans lesquels les coûts de refroidissement peuvent représenter jusqu’à la moitié du budget de transport. À noter que cette peinture est également hydrophobe.
Pour l’heure, aucune date de commercialisation n’est encore envisagée. “Notre équipe continue de travailler sur le raffinement des formulations de peinture pour des applications pratiques, a déclaré l’autre co-auteur principal de l’étude, Jian-Cheng Lai. Par exemple, les solutions à base d’eau seraient plus respectueuses de l’environnement que les solvants organiques que nous utilisons.”
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