Partager la publication "Hexafresh : la climatisation écologique, peu onéreuse mais super efficace"
Certes, ce n’est pas l’objet le plus instagrammable qui soit. Mais, par les temps qui courent et avec les températures actuelles, on peut bien faire l’impasse sur le design pour privilégier l’efficacité. Avec les multiples vagues de chaleur cet été, la tentation de s’équiper d’un système de climatisation est très tentant. Ou à tout le moins d’un ventilateur. Mais ces solutions ont un impact négatif sur la planète, ne serait-ce que par la consommation énergétique importante qu’elles impliquent. Hexafresh se présente comme une alternative intéressante.
Il s’agit d’un “ventilateur individuel rafraîchissant” selon la start-up franco-libanaise qui l’a inventé. Concrètement, c’est un objet hexagonal qui se pose à la verticale sur un meuble. Grâce à une technologie propriétaire, il est capable de rafraîchir l’air sans émettre de CO2. Et d’“offrir la même fraîcheur qu’un climatiseur, de diminuer l’humidité et de filtrer l’air, sans avoir besoin d’installer un compresseur. L’appareil peut ainsi être déplacé partout dans la maison”, explique Mohamed Ibrahim, cofondateur de la start-up. Et tout cela, avec une consommation d’énergie modérée. Hexafresh affirme qu’il faut 80 % moins d’électricité pour faire fonctionner son climatiseur qu’un appareil classique.
L’effet Peltier est un phénomène thermoélectrique qui fut découvert en 1834 par un physicien français, Jean-Charles Peltier. En 1834, il a constaté un effet calorifique du courant électrique passant à travers la jonction de deux métaux différents. Concrètement, en plaçant une source de courant électrique entre deux points reliés par des matériaux conducteurs, cela entraîne une libération de chaleur à une jonction… Et une absorption de chaleur à l’autre jonction. On appelle cela la thermoélectricité. Une solution régulièrement utilisée pour les composants électroniques mais aussi pour le refroidissement dans une glacière électrique.
En utilisant l’effet Peltier, et en boostant son impact par une technologie propriétaire, Hexafresh est capable de refroidir une zone restreinte. À mi-chemin entre un ventilateur et un climatiseur, il se destine à apporter une température plus fraîche à titre individuel. Il n’est pas capable de climatiser l’ensemble d’une maison ou même d’une grande pièce car il possède un rayon d’action assez restreint. On parle d’une zone d’environ 1,3 à 1,5 mètre cube, comme un petit bureau. Mais dans cet espace, la température ambiante peut être abaissée de 6 à 10 °C. Et ce, sans une consommation électrique démesurée. En outre, l’appareil a été conçu pour pouvoir servir aussi, à l’inverse, de chauffage d’appoint en cas de nécessité.
Cette innovation trouve ses racines au Liban, d’où sont originaires les cofondateurs de la start-up. Il s’agit de trois ingénieurs : Mohamed Ibrahim, Mohamad Chaaban et Riwa Matar. Mais la start-up a été fondée en France, à Nantes, car c’est le marché européen qui est la priorité. Afin de pouvoir financer son développement – et la mise en fabrication de son appareil –, la firme a participé à différents prix. Elle a ainsi été récompensée lors de la 8e édition du salon “Global Innovation & Entreprise” qui s’est tenu à Paris le 27 juin dernier. Hexafresh a fini dans le top 12 des start-up participant à l’événement.
C’est ainsi qu’elle a été repérée par l’accélérateur néerlandais Cleanergy qui lui a octroyé un financement de 17 000 euros. En outre, la jeune société est finaliste du Prix Entrepreneur HEC. Et a décroché la troisième place du prix MIT Enterprise Forum. Enfin, elle a reçu un financement du Fonds Pays de la Loire Innovation abondé par la région des Pays de la Loire et Bpifrance.
Les prochaines étapes ? Obtenir en France un “brevet d’invention” et lancer réellement la commercialisation de l’appareil. Il devrait être vendu sous la barre des 200 euros. Les premiers équipements ont été livrés en mai dernier à Marseille mais la première vraie pré-série ne sera pas produite avant la fin de l’année pour une commercialisation courant 2023.
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