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Interprète, anti-pollution… Les masques deviennent “intelligents”

Depuis l’apparition du Covid-19, de nombreuses entreprises tentent de rendre les masques plus performants, plus high-tech. Leurs créations futuristes peuvent se connecter à votre smartphone, analyser votre respiration et même traduire vos paroles.

Le 22/07/2020 par Morgane Russeil-Salvan

On s’était habitué à les porter dans les transports en commun : les masques sont désormais obligatoires dans les espaces publics clos. Pour quel modèle opter ? Les options se sont multipliées depuis le début de la pandémie. Après les masques biodégradables, durables, fashion ou fait-main, c’est au tour des masques intelligents et connectés de faire leur apparition.

Un “masque-traducteur” créé par des roboticiens

Les ingénieurs japonais de l’entreprise Donut Robotics estiment avoir trouvé la solution aux problèmes de communication que peut engendrer le port du masque : voix déformée ou trop faible… Ils n’ont eu besoin que d’un mois pour créer “C-Face”, une coque plastique “intelligente” et réutilisable, à coller sur un masque jetable. Connectée à sa propre application, “C-Face” est capable de retranscrire les paroles de son utilisateur sur l’écran de son smartphone ou de sa tablette et de les traduire en 6 langues différentes. Elle peut également amplifier la voix de son porteur.

Si Donut Robotic a été si rapide, c’est parce que l’entreprise s’appuie sur une technologie déjà développée pour ses travaux en robotique. Elle a également grandement bénéficié de l’aide d’un de ses employés, Shunsuke Fujibayashi, à l’origine d’un premier design de masque créé 4 ans plus tôt dans le cadre d’un projet étudiant, et déjà capable de retranscrire une voix en interprétant les mouvements du visage.
 

Pour financer la production de ses masques, des parts de l’entreprise ont été mises en vente sur la plateforme japonaise Fundinno. En 37 minutes, Donut Robotics a recueilli 260 000 dollars, a déclaré son PDG, Taisuke Ono, aux journalistes de l’agence Reuters. L’entreprise devrait vendre ses 5 000 premiers masques sur le territoire japonais, courant septembre. Elle compte par la suite s’aventurer sur le marché chinois, étasunien et européen. Le prix est pour l’instant fixé à 40 dollars pièce.

Du masque anti-pollution au masque anti-virus

À New-York, l’entreprise américaine Ao Air propose quant à elle un masque au design tout droit sorti d’un film de science-fiction. Atmos – c’est son nom – n’a pas initialement été conçu pour protéger son utilisateur des virus ou des bactéries : c’est un masque anti-pollution. Mais ses fabricants l’estiment 5 fois plus efficace qu’un masque N95, l’équivalent américain de nos FFP2.

Atmos n’est pas directement collé sur votre visage. Il utilise des nano-filtres ainsi qu’un minuscule système de ventilation pour nettoyer l’air entrant et le rediriger vers votre système respiratoire. Il est aussi capable d’analyser l’effort physique fourni par son porteur et de lui transmettre une quantité d’air adaptée.

Malgré son prix élevé – 350 dollars pour un exemplaire – Atmos est aujourd’hui en rupture de stock. Faute de mieux, Ao Air propose à ses clients de se tourner vers la pré-commande, mais interdit désormais l’achat de plus de 5 masques par personne.
 

En France, l’entreprise R-Pur, également fabricante de masques anti-pollution, c’est aussi retrouvée face à une forte demande du fait du Covid-19. Après avoir ouvert une ligne de production supplémentaire pour fournir des masques chirurgicaux à la Région Île-de-France, l’entreprise a dû interrompre ses ventes, incapable de faire front aux deux demandes. Les pré-commandes devraient rouvrir fin juillet.

Les masques de R-Pur sont de catégorie FFP3, soit plus performants que les FFP2. Et leur prix s’en ressent : entre 129 et 139 euros l’exemplaire. Il s’agit, là encore, d’un masque connecté : une application analyse le nombre de kilomètres parcourus pour déterminer quand il devient nécessaire de changer son filtre.

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