Partager la publication "Pegasus, ce logiciel anti-cybercriminalité devenu l’outil de surveillance des régimes autoritaires"
Mais que faire face à un malware capable de s’infiltrer dans un smartphone en toute discrétion, sans que la victime n’ait commis la moindre erreur ?
Ce modus operandi, c’est celui de Pegasus, un logiciel mis au point par la société israélienne NSO Group, qui utilise la technique dite de l’injection réseau. Celle-ci “permet une redirection automatique et invisible des navigateurs et applications de celui-ci vers des sites malveillants, contrôlés par les auteurs de l’attaque et fort probablement inconnus de la victime”, détaille l’ONG Amnesty International dans un rapport publié lundi 22 juin et repris par 16 médias internationaux.
“Les attaques par injection réseau sont difficiles à détecter, car elles ne s’accompagnent que de très peu d’indices visuels.” Une fois installé, Pegasus peut contrôler le téléphone à distance en accédant à toutes ses données (messages, notes, appels, contacts, historique de navigation…) mais aussi en contrôlant à distance ses applications. Autrement dit, allumer l’appareil photo et le micro d’un smartphone pour voir et entendre à tout moment ce qu’il se passe autour, et où il se trouve.
JOURNALIST UNDER SURVEILLANCE: prosecuted for a tweet, the Moroccan journalist @OmarRADI was reportedly monitored for 1 year thanks to spyware made by the company NSO installed on his mobile phone. Findings from @amnesty shared with @FbdnStories : https://t.co/77RFDKNtHS pic.twitter.com/eG1qlcbew6
— Forbidden Stories (@FbdnStories) June 22, 2020
Autre victime potentielle de Pegasus : Jeff Bezos, patron de la multinationale Amazon, dont l’iPhone X a été hacké en 2018 à partir d’un fichier vidéo envoyé sur WhatsApp par Saud al Qahtani, un ami du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman. Un rapport rédigé par l’entreprise de cybersécurité FTI, et publié par Vice en janvier dernier, suspecte l’implication de “logiciels espions avancés” comme Pegasus ou Galileo, un autre logiciel mis au point par la société italienne Hacking Team.
Une méthode quasi indétectable
“Dans le cas d’Omar Radi comme de Maati Monjib, toutes les tentatives se sont produites alors qu’ils utilisaient leur connexion mobile 4G”, explique Amnesty. L’incursion se fait soit grâce à de fausse antenne-relais 4G, qui se font passer pour des antennes-relais légitimes et fournissent une porte d’entrée à Pegasus dès que le smartphone de la cible s’y connecte, soit en infiltrant directement le réseau de son opérateur téléphonique.
Il suffit ensuite que la victime visite un site Internet pour que l’auteur de l’attaque intercepte le signal et détourne son navigateur web vers un site malveillant, d’où le logiciel Pegasus sera téléchargé. Le navigateur redirige ensuite vers le site prévu, rendant l’attaque quasi indétectable.
Détournement d’un outil antiterroriste
“Nous nous engageons, en tant qu’entreprise responsable, à respecter des normes éthiques, en veillant à ce que seules les organes gouvernementaux approuvés et légitimes puissent utiliser nos produits, et en prenant toutes les mesures acceptables pour prévenir et atténuer l’impact de leur mauvaise utilisation sur les droits de l’Homme.”
Certes, la société israélienne a élaboré le logiciel pour des États voulant lutter contre la (cyber)criminalité et le terrorisme. Mais si Pegasus est utilisé dans au moins 45 États, certains sont des pays “ayant (…) des antécédents de comportements abusifs de la part de leurs services de sécurité“, pointe un rapport publié en septembre 2018 par le laboratoire canadien CitizenLab.
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