Partager la publication "L’Hyperloop, ce train qui mettrait “Paris à 35 minutes de Marseille”"
La conception de ce train supersonique initié par Elon Musk – fondateur de Tesla, SolarCity et SpaceX – a été confiée à l’entrepreneur allemand Dirk Ahlborn. Après avoir fondé JumpstartFund, un incubateur d’entreprises technologiques financé par la NASA, ce quadragénaire berlinois est à la tête de l’entreprise Hyperloop Transportation Technologies depuis sa fondation en 2013.
Fin juin, il était de passage à Paris pour participer à la conférence Hello Tomorrow, qui a réuni des entrepreneurs du monde entier. Dirk Ahlborn fait le point pour We Demain sur l’un des projets industriels les plus ambitieux du moment.
L’objectif est aussi de substituer ce moyen de transport à l’avion…
L’avion, qui lui aussi pollue, n’est pas accessible à toute la population, malgré les vols “lowcost”. Tout cela n’est plus rentable, tout le monde y perd de l’argent. Il faut un moyen de transport qui relie les gens plus rapidement aux métropoles et qui leur permette, en une journée, de travailler à 500 km de chez eux tout en rentrant en trente minutes en Hyperloop, le soir. Nous vivons aujourd’hui dans une nouvelle temporalité : l’Hyperloop va être son moyen de transport. Ce qu’il nous faut, c’est un réel changement, qui s’adresse à tout le monde. Avec un impact politique, économique et écologique global.
Où en est le projet aujourd’hui ?
La phase de prototypage commence début 2016 sur un tronçon de 8 km situé dans la Quay Valley, une vallée du comté de Kings, en Californie. Il s’agit d’un terrain privé, qui ne nécessite ni permis de construire ni droit de passage. Cette étendue de 4 800 hectares verra naître une ville entièrement alimentée à l’énergie solaire et 100 % autonome énergétiquement. L’Hyperloop sera son mode de transport en commun. La ville sera le premier point d’une ligne qui reliera à terme Los Angeles et San Francisco, grâce à laquelle nous comptons transporter plus de dix millions de passagers par an à terme.
Ce premier tronçon de 8 km aura-t-il une véritable utilité ou ne sera-t-il qu’un démonstrateur ?
C’est vrai qu’il nous en faudrait 10 pour tester l’engin à une vitesse de 1200 km/h, mais 8 km, c’est un début. Cette ligne de transport sera constituée de capsules dans lesquelles 28 à 45 passagers devront pouvoir entrer toutes les trente secondes. Par conséquent, le trafic sera optimisé pour un maximum de fluidité. À terme, il y aura deux versions : l’une dédiée aux transports de longue distance, l’autre pour les transports urbains. La technique, nous la maîtrisons. Il nous reste juste encore à étudier quelques options techniques.
Comment les passagers accèderont-ils à ce moyen de transport ? Avec un ticket à composter ?
Pas forcément, non. Nous voulons que le passager ait simplement à appuyer sur un bouton pour qu’un taxi ou un véhicule sans chauffeur passe le chercher, l’amène à la gare Hyperloop de votre quartier ou à la gare principale et lui permette de prendre son Hyperloop dans la foulée. Il existe des méthodes plus rentables que celle de la vente de tickets, que nous sommes en train d’étudier. Une chose est sûre : les prix varieront en fonction de la demande, tendant parfois vers la gratuité.
Justement, comment comptez-vous financer ce projet ?
Grâce au crowdsourcing, le crowdfunding des idées ! Je m’explique. En 2013, nous avons réuni 100 ingénieurs pour mener notre étude de faisabilité des fondations. Depuis, nous avons fédéré 300 personnes supplémentaires autour du projet. Parmi elles, on trouve de simples citoyens qui souhaitent participer à un projet d’intérêt commun. En retour, ils deviennent actionnaires d’Hyperloop Transportation Technologies. Parmi nos soutiens, nous comptons aussi cinq grandes universités, dont Stanford et Berkeley, des cabinets d’architectes et des entreprises du bâtiment. Nos sponsors sont des grandes entreprises comme Microsoft ou Autodesk, ainsi que de nombreuses autres sociétés de différents pays.
Quand envisagez-vous de construire les premières lignes ?
Dès 2018, sans doute dans des villes asiatiques, africaines et moyen-orientales dans un premier temps. Je pense notamment à Singapour, aux Émirats Arabes, à Johannesburg… Des endroits où les projets se lancent plus rapidement qu’en Europe ou au États-Unis, par exemple, grâce à des lobbies moins importants. Quand Elon Musk est venu vers moi avec son idée, j’ai décidé que nous allions concrétiser son rêve. Nous sommes à deux doigts d’y parvenir.
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