L’impression 3D a sauvé cet alligator mutilé

En 2013, alors qu’ils arrêtaient un camion suspect, des policiers de l’Arizona ont découvert à l’arrière de celui-ci 32 alligators et autres animaux exotiques, victimes d’un groupe de trafiquants. Parmi eux, un alligator mutilé ayant perdu sa queue. Recueilli avec ses congénères reptiliens par l’association Phoenix Herpetological Society (PHS) il est baptisé Mr Stubbs ( “Stub” signifiant moignon en anglais). Mais ne pouvant ni nager ni chasser sans cet indispensable appendice, son espérance de vie était très réduite…

Désireux de lui sauver la vie, PHS lui a conçu une première queue prothétique à partir d’un moulage d’une queue d’alligator de taille similaire. Mais le pauvre Mr Stubbs avait encore du mal à se déplacer car chaque reptile a un centre de gravité et de flottabilité qui lui est propre.

C’est pourquoi une équipe de chercheurs de l’université de Midwestern sous la direction du Dr Marc Jacofsky du Centre de recherche et d’éducation en orthopédie (Institut CORE) s’est emparé du cas afin d’améliorer sa mobilité et sa qualité de vie. Les scientifiques lui ont élaboré une prothèse imprimée en 3D avec des proportions, une répartition du poids, une taille et une densité plus appropriées.

Nouvelle queue pour une nouvelle vie

Associés à l’entreprise locale STAX3D, ils ont modélisé la queue à partir d’un scanner d’Artec 3D puis ont créé un moulage de haute qualité permettant de réaliser diverses prothèses recouvertes en “Dragon Skin”. Un silicone flexible et léger, souvent utilisé dans les effets spéciaux.

“Le contrôle précis sur la taille et la forme de la queue qu’offre la numérisation nous permet de réaliser différents tests afin de comprendre plus directement comment Mr. Stubbs réagit à la prothèse” explique le docteur Georgi, professeur d’anatomie à la Midwestern University, en charge du projet.

 
Grâce à cette prouesse technologique Mr. Stubbs a été sauvé. L’animal a retrouvé petit à petit son autonomie et semble avoir bien accepté ce membre plutôt particulier. Grâce à de la rééducation et beaucoup de soins, Il peut de nouveau nager, plonger en eau profonde, chasser. En somme vivre une vie d’alligator.

Mais ce jeune reptile de 2 mètres de long va devoir porter 40 queues différentes au cours de sa vie afin de s’adapter à sa croissance. Car il pourra en effet atteindre jusqu’à 6 mètres de long à l’âge adulte. C’est le prix à payer pour profiter des 50 à 60 années qui lui reste à vivre.

Ce n’est pas la première fois que l’impression 3D est utilisée pour créer des prothèses animalières sur-mesure, comme pour soigner la palme de Bagpipes le pingouin, la mâchoire de la tortue Akut, les pattes du chien Derby, le bec de Grecia le toucan ou encore la carapace de Fred la tortue.

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