Partager la publication "La géolocalisation des malades, solution à la pandémie ?"
“Cette application […] montrera toute son utilité au moment de la sortie du confinement généralisé”, plaide Christophe Mollet, fondateur de l’agence, interviewé par l’Obs .
Quid de la vie privée et des données personnelles ?
“Accepter d’être géolocalisé est un acte citoyen”, va jusqu’à déclarer le fondateur de l’application. Ajoutant : “actuellement, en étant tous confinés, est-on encore libre ? Ne sommes-nous pas déjà tous enfermés chez nous ?”
Une vision qui ne fait pas l’unanimité. Le chercheur français en cybersécurité Baptise Robert, contacté par RTL.fr , déconseille d’y avoir recours. “Les utilisateurs du service prennent le risque de confier à une entreprise privée des données personnelles sensibles, relatives à la localisation et à la santé, alors que rien ne prouve que la finalité et les moyens de leur traitement sont conformes aux obligations en vigueur en France et en Europe”, souligne-t-il.
La géolocalisation déjà utilisée dans d’autres pays
En Pologne et à Taïwan, les données des smartphones servent à vérifier que les personnes infectées respectent les règles de confinement. En Chine, au début de la pandémie, les opérateurs téléphoniques ont mis à disposition des autorités les données de localisation de leurs clients passés par Wuhan, épicentre de la pandémie…
En France, Orange a fourni à l’État des données de géolocalisation anonymisées, qui ont notamment permis d’estimer que près de 20 % des Parisiens avaient quitté la capitale en vue du confinement. Cette pratique a également été mise en place en Allemagne, en Belgique ou encore en Espagne, avec la collaboration des opérateurs télécoms, afin de modéliser l’épidémie et d’estimer quels seraient les prochains foyers d’infection.
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L’Elysée réfléchit au “backtracking”
“Cela a servi, dans certains pays, à mettre à l’isolement des personnes qui étaient malades ou qui avaient côtoyé quelqu’un qui l’était. En France, ce ne serait pas légalement permis […] Nous n’avons pas, aujourd’hui, d’instrument qui rendrait légal ce tracking et nous ne travaillons pas sur un tel instrument”, a-t-il affirmé.
Il a tout de même ajouté que certains outils pourraient être développés pour “mieux tracer la circulation du virus”, sur la base du volontariat et dans le respect des recommandations de la CNIL.
La CNIL a d’ores et déjà demandé au gouvernement de privilégier le traitement de données anonymisées. De manière plus générale, en Europe, ces données de localisation sont encadrées par le RGPD. En attendant d’en savoir plus, les associations de défense de la vie privée mettent en garde.
“Les données de localisation ne peuvent être collectées sans le consentement des personnes que pour lutter contre les infractions (et seulement les crimes les plus graves, d’après les juges de l’UE) et non pour lutter contre la propagation d’un virus”, rappelle l’association La Quadrature du Net sur son site.
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