Partager la publication "La maison connectée qui obéit à la voix, star du CES de Las Vegas"
“Sésame ouvre-toi”. Le rideau se lève mardi 9 janvier sur le grand rendez-vous annuel de l’électronique grand public, le Consumer Electronics Show (CES), à Las Vegas. Dans cette caverne d’Ali Baba, non pas 40 voleurs, mais 4 000 exposants, start-up et multinationales qui vont dévoiler aux 180 000 visiteurs attendus les dernières tendances du secteur. L’une d’entre elles : la bataille pour dominer le marché de la commande vocale des objets domestiques. “Voice is the new UI” est la petite phrase qui résonnera dans le temple de la tech. La voix est la dernière interface.
Nouveaux majordomes capables de répondre à des questions ou d’éteindre toutes les lumières de la maison, les enceintes à reconnaissance vocale n’ont pas encore emballé les Français, mais les gourous du marché entendent bien les faire changer d’avis.
“Nous sommes en train de passer d’un marché de niche à un marché de masse”, assure au New York Times Steve Koenig, directeur de recherche du Consumer Technology Association.
Aux États-Unis, les ventes de ces objets se sont élevées à 6 millions d’exemplaires en 2016, 25 millions en 2017, et devraient atteindre 36 millions en 2018, d’après le cabinet Srategy Analytics. Et d’ici à 2020, entre un tiers et la moitié des accès au Web pourraient se faire par la voix, selon ComScore.
Si Amazon et son intelligence artificielle Alexa restent les leaders du marché (67 % des parts), Google (25 %) aura cette année un stand important, preuve que la firme entend bien rattraper son retard. Elle présentera son récent Google Home Max, version XL de son enceinte connectée, vendue 331 euros. Dans la foulée, Samsung, LG, et d’autres challengers doivent annoncer le lancement de leur propres enceintes.
Des Français se positionnent aussi sur le marché. La start-up lorraine Vivoka fera la démonstration de Zac, un hologramme sous forme de raton laveur qui commande vocalement les équipements de la maison.
Protection de la vie privée
Dans cette compétition, l’enjeu pour ces assistants est d’être le plus fiable possible, de reconnaître le plus de mots dans toutes les langues, mais aussi de pouvoir commander un maximum d’objets, d’être compatibles avec le plus de services. On voit donc apparaître en parallèle toujours plus d’innovations : stores, ampoules, serrures, tondeuses à gazon ou miroirs connectés qui pourront répondre à Google Home ou Alexa.
La maison est le premier secteur concerné, et la tendance devrait se confirmer. Les promoteurs immobiliers intègrent d’ailleurs cette dimension dans la conception de leurs projets, et les prix encore élevés commencent à baisser.
Une révolution, cette entrée de l’intelligence artificielle dans nos foyers. Prometteuse dans les domaines de la santé ou des économies d’énergie, elle continue aussi à faire surgir les gadgets les plus absurdes, comme ce matelas qui détecte les infidélités … Sans compter les nombreuses questions en matière de protection de la vie privée. Pour les plus méfiants, résonne encore le bug de Google Home qui enregistrait en continu tous les bruits de la maison.