Partager la publication "Le Pyxis Ocean, premier cargo propulsé par l’énergie éolienne, a pris la mer"
30 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins, c’est déjà un grand pas en avant dans la bonne direction. Le Pyxis Ocean, premier cargo propulsé en partie par l’énergie éolienne, a pris la mer le lundi 21 août. Il devrait mettre quelque six semaines pour relier la Chine (Shanghai) au Brésil (Paranagua) à travers l’océan Pacifique. Un voyage inaugural qui ouvre la voie à un transport maritime plus durable et respectueux de l’environnement.
Affrété par l’entreprise agroalimentaire américaine Cargill, ce navire à propulsion vélique mesure 229 mètres de long et 32 mètres de large. Le Pyxis Ocean a une capacité de près de 81 000 tonnes de marchandises et navigue à une vitesse moyenne de 13 nœuds (24 km/h). Sa particularité ? Il est doté de deux ailes d’éolienne, des WindWings, qui lui permettent de se propulser grâce à l’énergie du vent.
Ce cargo d’un nouveau genre est le fruit de la collaboration technologique de trois entreprises : Mitsubishi Corporation (Japon), BAR Technologies (Royaume-Uni) et Yara Marine Technologies (Norvège). Ces deux dernières firmes sont à l’origine de la création du système éolien. Grâce à ses WindWings, le Pyxis Ocean est capable de capter le vent et de générer de l’énergie. Celle-ci est ensuite utilisée pour alimenter les moteurs du navire. Des projets similaires sont en cours de développement dans le monde, notamment en France dans les chantiers de Saint-Nazaire.
Concrètement ces ailes-voiles, d’une hauteur de 37,5 mètres, ne se déploient qu’une fois le navire en mer. Solides, elles sont construites dans le même matériau qu’une éolienne classique. Elles agissent comme un “un système avancé de propulsion et d’optimisation d’itinéraire assisté par le vent”, selon les termes même du consortium derrière l’innovation.
Démonstration de la technologie des ailes-voiles :
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Ces deux voiles devraient permettre de réaliser des économies de l’ordre de 30 % de carburant, selon les simulations. C’est autant d’émissions de CO2 évitées. Pour se faire une idée, cela représente une consommation de carburant réduite de 1,5 à 3 tonnes en moins chaque jour. “Cela pourrait être encore plus élevé s’il est utilisé en combinaison avec des carburants alternatifs”, ont déclaré Cargill et BAR Technologies dans leur communiqué de presse.
Une économie loin d’être négligeable et qui donne de l’espoir pour la décarbonation du transport maritime. Selon l’ONU, celui-ci représente 2,2 % des émissions de gaz à effet de serre totales. D’autres estimations jugent même que cette activité commerciale représente 3 % du total. Combinée aux carburants de synthèse moins polluants, la propulsion vélique pourrait donc contribuer à réduire significativement la pollution générée par le transport de marchandises.
Bonne nouvelle : BAR Technologies a indiqué que cette technologie de voiles éoliennes (avec notamment des aides de l’Union européenne) devrait équiper plusieurs centaines de nouveaux cargos dans les années à venir.
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