Le tatouage qui transforme la sueur en énergie

Méfiez-vous des apparences : un sportif à bout de souffle n’est jamais à cours d’énergie. La sueur qu’il sécrète en renferme encore ! Les électrons contenus dans les acides lactiques, produits par le corps humain durant l’effort, créent en effet un faible courant électrique, qu’une équipe de chercheurs de l’université de San Diego a décidé d’exploiter. Cette dernière a développé un capteur qui, sous la forme d’un tatouage éphémère, renferme une enzyme. Celle-ci récupère les électrons présents dans la sueur, qui sont ensuite traités par une bio-batterie.

Moins vous êtes sportifs, plus vous produisez

« […] Nos électrodes mesurent seulement 2 à 3 millimètres et génèrent environ 4 microwatts », explique un membre de l’équipe cité par Enerzine. Pas encore assez pour recharger son téléphone, mais le dispositif pourrait évoluer vers des bracelets et des serre-tête du même type que ceux utilisés par les tennismen, dotés de plus grosses électrodes. Les athlètes ne seront cependant pas les plus productifs : les personnes les moins habituées à faire de l’exercice se fatiguent plus vite, transpirent plus, et produisent par conséquent plus d’énergie.

Smartphones, montres, vêtements intelligents… de nombreux petits appareils pourraient se passer d’énergies fossiles et fonctionner grâce à la transpiration. Selon l’équipe californienne, les bio-batteries possèdent de nombreux atouts : elles se rechargent plus rapidement, utilisent des sources d’énergie renouvelables – nous ne risquons pas d’arrêter de transpirer – et sont plus sûres que les batteries traditionnelles car elles ne contiennent pas de produits chimiques toxiques. « Celles-ci représentent les premiers exemples de bio-capteurs électrochimiques et épidermiques qui pourraient être utilisés pour une large gamme d’applications futures », espère Wenzhao Jia, étudiant postdoctoral du laboratoire de Joseph Wang, qui dirige les recherches. 

Elisabeth Denys
Journaliste / We Demain
@ElissaDen

Recent Posts

  • Découvrir

Tout comprendre au biomimétisme : s’inspirer du vivant pour innover

Le biomimétisme, ou l'art d'innover en s'inspirant du vivant, offre des solutions aussi ingénieuses qu'économes…

9 heures ago
  • Déchiffrer

Christophe Cordonnier (Lagoped) : Coton, polyester… “Il faut accepter que les données scientifiques remettent en question nos certitudes”

Cofondateur de la marque de vêtements techniques Lagoped, Christophe Cordonnier défend l'adoption de l'Éco-Score dans…

1 jour ago
  • Ralentir

Et si on interdisait le Black Friday pour en faire un jour dédié à la réparation ?

Chaque année, comme un rituel bien huilé, le Black Friday déferle dans nos newsletters, les…

1 jour ago
  • Partager

Bluesky : l’ascension fulgurante d’un réseau social qui se veut bienveillant

Fondé par une femme, Jay Graber, le réseau social Bluesky compte plus de 20 millions…

2 jours ago
  • Déchiffrer

COP29 : l’Accord de Paris est en jeu

À la COP29 de Bakou, les pays en développement attendent des engagements financiers à la…

3 jours ago
  • Déchiffrer

Thomas Breuzard (Norsys) : “La nature devient notre actionnaire avec droit de vote au conseil d’administration”

Pourquoi et comment un groupe français de services numériques décide de mettre la nature au…

4 jours ago