Le zeppelin peut-il renaître de ses cendres ?

Si le mot « Zeppelin » sent la poussière, c’est qu’aucun dirigeable n’est plus utilisé depuis près de 70 ans. Le 6 mai 1937, l’incendie du Hindenburg met une fin tragique à l’âge d’or de ces monstres volants en tuant 36 personnes. Trop lents, trop vulnérables, les dirigeables sont relégués à l’histoire lorsque la seconde guerre mondiale déferle sur l’Europe. Au XXIe siècle, le ballon pourrait bien faire son come-back. Dans de gigantesques hangars, en Californie, la compagnie Aeros veut ressusciter l’engin et prétend « ouvrir un nouveau siècle d’industrie aéronautique ».
 
Ce n’est pas la première fois que la renaissance du dirigeable est envisagée. Airship Paris propose un circuit aérien récréatif au dessus des sites touristiques d’Île de France. Mais si le prototype mis au point par Aeros conserve le principe d’élévation dans le ciel grâce à un gaz plus léger que l’air, il n’a pour le reste plus grand chose à voir avec ses ancêtres. Coque en aluminium et fibres de carbone ultrafine, contrôle millimétré de la pression exercée sur l’hélium, Dragon Dream affiche des performances inégalées. Il est capable de gérer très précisément son altitude pour se poser n’importe où à la verticale en embarquant de très lourdes charges.

La compagnie imagine des applications surprenantes. Comme un hôtel volant, au plancher entièrement transparent, qui proposerait des croisières nocturnes au dessus des grandes métropoles. Un vaisseau de secours humanitaire qui pourrait approvisionner une ville entière dans l’urgence. Mais aussi un moyen de transport militaire, capable de déployer des régiments entiers de chars sur les terrains les plus accidentés.

Le retour du dirigeable est aussi une réponse possible à la hausse inéluctable du prix du baril de pétrole, qui rend les vols en avion de plus en plus couteûx. Délivré de cette contrainte, le dirigeable pourrait d’abord servir de « cargo aérien » pour les échanges de marchandises. Un véhicule plus écologique, plus économique, mais aussi plus pratique, puisqu’il n’a pas besoin de piste d’atterrissage. La flotte, déjà opérationnelle, a fait ses preuves : le plus gros modèle est capable de transporter 500 tonnes à plus de 220km/h.

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