Partager la publication "“Maman, y’a un hacker dans ma poupée” : ces jouets connectés accusés d’espionnage"
Cayla est équipée d’un microphone, d’un haut-parleur et surtout d’une connexion à Internet, qui s’active via une application mobile. Poupée dernier cri, elle sait répondre aux questions qui lui sont posées. Mais Cayla pâtit d’une faille de sécurité révélée par un étudiant allemand : aucun mot de passe ne protège sa connexion, permettant à un individu situé à moins de 15 mètres d’infiltrer son logiciel. Intransigeants sur la question, les pouvoirs publics allemands ont interdit sa commercialisation, dénonçant un “dispositif d’espionnage dissimulé”.
Le piratage de VTech, une raison de s’inquiéter
L’auteur de ce méfait a affirmé à Motherboard que ses intentions n’étaient pas mauvaises, faisant valoir qu’il n’a pas publié les données dérobées. Pas de quoi vaincre la méfiance naissante à l’égard d’une entreprise spécialisée dans le jouet pour enfants et non pas dans la sécurité informatique.
Hello Barbie pour les uns, Barbie Stasi pour les autres
Dans un billet publié sur son blog, ToyTalk assure que le contenu des conversations entre l’enfant et sa poupée est conservé dans un système sécurisé. L’entreprise américaine se targue également de n’avoir jamais été piratée et met en avant le cryptage utilisé pour les communications entre ses serveurs et Hello Barbie. Un chercheur américain en sécurité informatique affirme pourtant le contraire : en effet, il serait parvenu à entrer dans le logiciel et à prendre le contrôle du microphone.
Cayla ou l’intransigeance allemande
En décembre 2016, Genesis Toys, la firme ayant conçu la poupée polémique, était déjà la cible de vives critiques : l’association européenne des consommateurs (BEUC) attirait l’attention de la Commission européenne sur les jouets connectés de cette marque, de même que sur Hello Barbie de Mattel.
Le même mois, le Conseil norvégien des consommateurs dénonçait les publicités dissimulées dans le système qui équipe Cayla. En effet, celle-ci est susceptible de partager sa passion pour les films de Disney. Pourquoi ? Car le sous-traitant à l’origine du logiciel entretient une “relation commerciale” avec le géant de l’animation… Dès lors, il est permis de douter de l’usage fait des informations collectées sur les enfants (âge, préférences…) par leurs amis en plastique.
Mattel : un géant peu scrupuleux
Au regard de l’intérêt de grandes multinationales pour les objets connectés à destination des plus jeunes et des failles de sécurité révélées, l’inquiétude est légitime. Même si, en pratique, il semble falloir craindre davantage la manipulation des données des enfants à des fins commerciales plutôt que l’espionnage.