Partager la publication "Miranda Wang : le plastique comme matière première"
Valoriser les déchets plastiques. Telle est la mission que s’est donnée Miranda Wang, lauréate d’un prix Rolex Esprit d’entreprise en 2019. À la tête de Novoloop, une start-up de recyclage basée à Menlo Park (Californie), elle développe une innovation révolutionnaire. Il s’agit d’un procédé thermochimique capable de transformer les sacs en plastique et les petits formats d’emballages en ressources pour les industries.
« Au rythme où vont les choses, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans en 2050 », prévient Miranda Wang. Pour dénoncer ce constat alarmant et mettre en avant la solution innovante de sa start-up, elle fera partie des speakers de ChangeNOW, événément dédié aux solutions pour la planète . Celui-ci se tient du 25 au 27 mai 2023 à Paris.
La prise de conscience remonte à ses 15 ans. Adolescente, elle se rend à la décharge de sa ville natale de Vancouver avec le club environnement du collège. Elle y découvre une montagne d’ordures dont beaucoup de plastique sur une hauteur équivalente à trois étages !
Avec sa copine de classe, elles se disent qu’il faut s’attaquer au problème des déchets plastiques qui polluent la terre, l’air et l’eau. Une idée qui a fait son chemin : Jeanny Yao deviendra son associée lors de la création de Novoloop. La structure chimique complexe du plastique fait qu’une bonne partie des déchets ne peut être recyclée.
Devenues étudiantes, les deux amies se rendent compte, dans les laboratoires de l’université de Colombie-Britannique, que des bactéries sont capables de dévorer le plastique. Et si c’était la solution ? Elles vont, des années durant, mener des recherches en biologie moléculaire, puis trouver des solutions chimiques pour transformer le plastique. La start-up de la Silicon Valley a le vent en poupe avec une technologie unique.
« Nous avons inventé un procédé durable et économiquement rentable pour fabriquer, à partir de déchets plastiques, des produits chimiques industriels à forte valeur ajoutée, explique-t-elle. Et nous avons démontré que ces produits chimiques ont la même qualité que ceux fabriqués à partir de pétrole. » Lesdits produits sont fabriqués à partir de déchets plastiques et non à partir de pétrole fossile. Un procédé qui participe donc à la réduction de l’empreinte carbone de l’industrie.
Autre avantage : ce nouveau procédé entraîne une réduction de la quantité de dioxyde de carbone qui serait émise par la mise en décharge ou l’incinération des déchets plastiques.
« Nous récupérons des sacs en plastique sales ou des emballages à usage unique. C’est-à-dire ceux d’une si mauvaise qualité que cela n’aurait pas de sens de les laver et d’en faire de nouveaux produits. Nous nous concentrons spécifiquement sur ces plastiques problématiques dont personne ne veut. », ajoute Miranda Wang. Sa technologie contribue à une économie durable et circulaire. Où, selon la formule de Lavoisier, « rien ne se perd, rien ne se crée: tout se transforme. »
Miranda Wang sera présente le 26 mai à 9h30 sur scène pour parler économie circulaire et recyclage du plastique.
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