Partager la publication "Néo Terra : la grande mutation de la Nouvelle-Aquitaine est en marche"
C’est un autre “pays”, innovant, résilient, solidaire, que WE DEMAIN a découvert en partant à la rencontre de ceux qui, au sein des territoires, souvent méconnus, parfois isolés, voire oubliés lorsqu’ils appartiennent à la “diagonale du vide“, ont décidé de prendre en charge leur destin pour inventer leur avenir. Un avenir durable pour la planète et plus souhaitable pour chacun, qui réponde aux enjeux sociaux, économiques, environnementaux d’un monde disruptif. En la matière, la Nouvelle-Aquitaine a engagé sa mue activement.
Intelligence collaborative, solidarité inclusive, dynamique de l’autonomie, partage des compétences, symbiose entre savoir-faire d’hier et technologies avancées font des territoires des laboratoires vivants de la société de demain. Avec une capacité à transformer les problèmes, si ce n’est en solution du moins en opportunité. Une implication à tous les niveaux nourrie par un attachement profond, parfois viscéral à sa terre.
Créer, innover, oser pour le bien commun, parfois en cassant les codes, rompre avec la fatalité, toutes les fatalités, en étant une force d’espérance, voilà quelques-unes des valeurs partagées par les “éclaireurs” que nous avons rencontrés en Nouvelle-Aquitaine. Avec une même conviction : le changement, la transition viendra de la République des territoires !
Dans la plus vaste région française, le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine se veut exemplaire : “C’est la seule région de France à décliner les enjeux planétaires en matière de climat et d’environnement en enjeux locaux”, explique Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au Centre d’études biologiques de Chizé (CNRS/La Rochelle Université). Santé, éducation, habitat, mobilité, agriculture : la Région a, en effet, lancé sa transition écoénergétique et aussi sociale.
Adoptée en 2019, Néo Terra, la feuille de route de cette jonction entre ancien et nouveau monde, a des engagements chiffrés pour la Nouvelle-Aquitaine. Des actions concrètes. Et une échéance datée : 2030. Un plan d’action exigeant, dont les objectifs sont à la hauteur des enjeux.
Entre mer, montagne, vignobles, dunes et forêts, ce vaste territoire est une des régions les plus touchées par le réchauffement climatique. L’état des lieux érigé par les experts est sans appel : +1,4 °C au cours du XXe siècle, des inondations, des tempêtes qui se multiplient, des périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes. Et leurs prévisions tout aussi alarmantes : en 2050, il faudra vivre avec 1 à 2 °C de plus. Deux fois plus de périodes de canicule. Un changement climatique avec des répercussions catastrophiques sur les écosystèmes : si rien n’est fait, la moitié des oiseaux pourrait disparaître d’ici à 2028. Et 95 % de la microfaune.
Avec une menace chaque année accrue sur les forêts, fragile rempart entre terre et mer et refuges des espèces protégées. Ce diagnostic aux airs de dystopie a été fait dès 2018 par des chercheurs et scientifiques, plus de 370 contributeurs réunis au sein d’AcclimaTerra, comité scientifique régional sur le changement climatique, présidé par le climatologue Hervé Le Treut, cheville ouvrière des cinq premiers GIEC.
Créé en 2017, le comité scientifique de la biodiversité Ecobiose dirigée par Vincent Bretagnolle réunit, lui, 150 experts en sciences de l’écologie, sciences humaines et sociales. Chaque grande bataille a sa feuille de route. Celle de Néo Terra exige une mobilisation générale en Nouvelle-Aquitaine. Associations, collectivités locales, entreprises et citoyens : gagner le combat contre le risque climatique passe par l’action de l’ensemble des acteurs.
Faire cohabiter dynamisme économique et lutte contre le réchauffement climatique : l’équation est complexe. Industries de pointe, pôles de recherche, la région a sans conteste réussi sa mue économique. Faire que cette croissance ne pèse pas sur l’environnement, sa biodiversité, les biens communs que sont l’eau, l’air, et s’inscrive dans un futur durable et solidaire est un sacré défi. Répété à la façon d’une anaphore, le diktat se nomme mutation.
Mutation des entreprises avec le développement d’un modèle de production plus sobre. Mutation de l’industrie agroalimentaire et sanctuarisation des terres agricoles et des forêts. Mutation de la mobilité avec la priorité aux mobilités douces et propres. Mutation de l’habitat grâce à une urbanisation résiliente.
Quatre ans après l’adoption de Néo Terra, la grande mutation a bel et bien été amorcée : les initiatives, expérimentations menées par ceux que nous avons rencontrés en sont la preuve. Reste pour la Région à passer à la vitesse supérieure. En accélérant le processus. Six “grandes ambitions” constituent ce new deal : garantir l’avenir en restaurant les ressources naturelles.
Construire demain en réactivant l’ascenseur social. Mieux se nourrir en accélérant la transition agroécologique. Innover pour une économie décarbonée. Adapter l’habitat et la mobilité aux changements climatiques. Et sixième objectif : assurer à tous une bonne santé. Colossal challenge !
“Néo Terra n’est pas un point d’arrivée mais un point de départ. Avec pour ambition d’anticiper et d’embarquer pour coconstruire”, dit Alain Rousset, président de la Région. La grande mutation, transformation aux conséquences durables, ne fait que commencer.
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