Les antennes relais des opérateurs mobiles permettront-elles demain de prédire le temps qu’il fera ? La semaine dernière, au
Mobile World Congress de Barcelone, l’équipementier
Ericsson proposait en tout cas de transformer ces relais hertziens en stations météo. Comment ? En analysant les micro-perturbations induites par les intempéries sur les ondes que s’échangent ces capteurs.
Certes, il est de plus en plus rare que l’orage vienne perturber nos échanges téléphoniques. La moitié des antennes terrestres sont aujourd’hui des « ponts » sans fil, dont la qualité de transmission n’est pas affectée par le temps. Néanmoins, la pluie et le vent impactent légèrement le signal électrique entre émetteurs et récepteurs. En analysant ces variations, imperceptibles pour l’oreille de l’utilisateur, il serait possible de détecter très précisément des variations du climat à distance.
Des tests concluants en Suède À terme, toutes ces données pourraient être recueillies par les nombreuses antennes mobiles. Et exploitées. On pourrait ainsi suivre le déplacement d‘une micro-perturbation en temps réel pour savoir quelle zone elle va toucher, ou surveiller les précipitations en milieu urbain pour réguler le fonctionnement des installations hydrauliques. A Gothenburg, en Suède, l’équipementier affirme avoir déjà testé le procédé avec succès. Il est même, selon les
graphiques présentés, plus précis que les capteurs météo traditionnels pour détecter la pluie.
Alors qu’un radar météo peut couter plusieurs millions d’euros, la technologie d’Ericsson présente également l’avantage d’être bon marché. En Afrique, où les réseaux mobiles essaiment rapidement, les agriculteurs pourraient s’en emparer, pour palier les prévisions météo locales déficientes ou se préparer aux phénomènes climatiques extrêmes.
« Nous réunissons dans ce projet les vrais nuages et le « cloud » virtuel. C’est encore une autre possibilité offerte par la société connectée », déclare Jan Hederen, du département recherche et développement d’Ericsson, qui a abandonné la fabrication de téléphones en 2011 pour se concentrer sur les infrastructures de télécommunication.