Partager la publication "Seulement 5 % de batteries lithium recyclées… une start-up veut changer la donne"
Nos vies reposent sur des batteries. Pour votre smartphone, votre ordinateur portable, votre vélo électrique ou trottinette, votre montre connectée, votre console portable de jeu vidéo… et même dans votre véhicule électrique. Tous ces appareils électroniques embarquent le plus souvent des batteries lithium-ion (Li-ion). Ce modèle est aujourd’hui l’option la plus populaire dans le monde. Mais pas la moins polluante, loin de là.
Quel est l’impact écologique d’une batterie ? Non seulement l’extraction du lithium – dans des pays comme le Chili, la Chine, l’Australie, la Bolivie… – est très énergivore en eau mais elle nécessite aussi le recours à des produits toxiques qui viennent polluer les sols. Naturvårdsverket, l’agence suédoise pour la recherche et l’environnement, a calculé l’empreinte carbone d’une batterie lithium. Selon elle, chaque kWh de batteries produit générerait l’équivalent de 150 à 200 kilos de CO2 dans l’atmosphère. Et ce, sans prendre en compte son recyclage, aujourd’hui très complexe. Mais une start-up originaire de Singapour, NEU Battery Materials, entend changer la donne dans ce domaine.
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Comme le souligne NEU Battery Materials, non seulement l’extraction du lithium est très polluante mais “la majorité des batteries usagées sont jetées dans les décharges, créant ainsi davantage de problèmes de déchets sur Terre.” Fondée en 2021, elle s’est donnée pour mission de trouver une solution pour recycler mieux et de manière moins polluante ces batteries. Une manière de réduire leur impact écologique… et d’initier une économie circulaire.
Une nécessité alors que le lithium éco-responsable en est encore à ses balbutiements. Et que les véhicules électriques sont extrêmement gourmands en lithium. Ainsi, la Tesla Model S intègre environ 63 kilos de lithium… On estime que le marché de ces batteries, aujourd’hui d’environ 15 milliards de dollars, sera de 53 milliards en 2030, dans moins de 7 ans !
Lorsque les batteries ne fonctionnent plus, elles peuvent être recyclées pour extraire les matériaux précieux, qui sont ensuite renvoyés aux fabricants de batteries afin de réduire la demande d’extraction de nouvelles ressources. Cela est avant tout de la théorie : seulement 5 % des batteries lithium-ion sont collectées pour recyclage.
La start-up singapourienne NEU Battery Materials veut changer la donne avec son innovation. Elle a développé la première solution durable de recyclage de batteries. Comment : leur système utilise l’électrochimie (redox, réaction d’oxydo-réduction) pour récupérer les matériaux des batteries broyées, y compris le lithium. La nouvelle approche offre une alternative aux méthodes de recyclage traditionnelles qui utilisent des produits toxiques, telles que l’hydrométallurgie et la pyrométallurgie.
Lorsqu’une batterie est en fin de vie, elle est le plus souvent déchargée et concassée afin d’en retirer les composants clés. Ce qu’il reste est appelé la “masse noire”, un mélange de métaux. NEU Battery Materials récupère cet élément – considéré comme un déchet – et le place dans un “réservoir de réaction anodique”.
Dans ce réservoir, à l’aide d’un cocktail de produits chimiques, une réaction a lieu avec la masse noire. Un processus qui permet d’en extraire le lithium. Mais, contrairement à d’autres procédés, les produits chimiques utilisés ne contiennent pas ici d’acides agressifs. Mieux, ce cocktail peut être utilisé pendant plusieurs cycles, réduisant ainsi la pollution générée par le processus de recyclage.
Puis le lithium extrait est placé dans un second réservoir, empli d’eau cette fois. Une réaction a lieu, qui permet de créer de l’hydroxyde de lithium, qui est ensuite séché pour former de l’hydroxyde de lithium. Un composant utilisé pour la fabrication de nouvelles batteries. Un nouveau cycle peut commencer
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