Partager la publication "“Shadow comex” : Ces entreprises qui écoutent leurs jeunes"
Ces comex (pour comités exécutifs), aussi appelés advisory board ou shadow codir, sont des comités de direction juniors composés d’employés jeunes – moins de 30 à 35 ans selon les entreprises. Ils regroupent une dizaine de collaborateurs sélectionnés pour leurs compétences mais également leur diversité : ils doivent être représentatifs des différents métiers au sein de l’entreprise. Ces shadow comex se réunissent en parallèle du comité de direction classique, avec le même ordre du jour.
Leur mission ? Challenger les décisions du comité de direction, lui apporter un regard neuf et également proposer des projets innovants. “Attention, le shadow comex n’a pas vocation à décider, il a uniquement un rôle consultatif”, précise Édouard Tessier, fondateur de la société de conseil en transformation des entreprises Anakao. Depuis 2015, la vague shadow comex touche de nombreux gros groupes comme AccorHotels, Pernod Ricard, Macif ou encore Eiffage.
Des shadow comex pour suivre la révolution digitale
Le besoin d’être en phase avec la révolution digitale, la crainte d’être dépassé par un monde qui se transforme rapidement, sont des motivations qui reviennent dans les témoignages des comités de direction. Chez Adecco par exemple, l’Advisory Board a permis d’orienter les investissements vers l’automatisation de tâches administratives.
“Les jeunes ont de supers idées, mais c’est l’alliance avec des seniors plus expérimentés qui permet de les transformer en projets”, précise Edouard Tessier. Le partage d’expérience est donc l’une des clés de la réussite du shadow comex. Chez Adecco, un directeur de la stratégie accompagne l’Advisory Board pour préparer les réunions.
Attention au “jeune washing”
Petit bémol : des collaborateurs un peu plus vieux peuvent se sentir exclus rapporte le PDG d’AccorHotels au journal Le Monde. Attention également à ce que la charge de travail qu’implique de participer à un shadow comex : “Chez Arval, certains ont abandonné, c’est du boulot en plus le soir, le week-end”, prévient Edouard Tessier.
Au final, le conseiller en transformation des entreprises est convaincu par le concept, s’il est bien appliqué. “C’est une vraie démarche d’humilité, je trouve cela très intéressant. En revanche si le comité de direction ne s’implique pas, cela reste juste du ‘jeune washing’.
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