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Télétravail : Cette entreprise qui cartonne a dit ciao au bureau

Ni embouteillages matinaux, ni pauses cigarette entre collègues. Pour Remy, la vie de bureau est loin, très loin d’un épisode de Caméra Café. “Le matin, je me lève vers 7h30. Après un petit-déj’, je pars au travail : c’est à dire que je fais trois pas pour arriver devant mon écran !“, ironise ce développeur web. Installé à Cannes, Remy s’offre aussi des plongées improvisées dans les eaux turquoise de la Méditerranée.

Remy travaille pour Gitlab. Née d’un projet open source lancé en 2011 par un Américain et un Ukrainien, Gitlab est une plateforme qui permet de créer et de gérer des projets web de A à Z. Dès ses débuts, l’entreprise a fonctionné sur le modèle du remote-office (“bureau éloigné”). Comprenez : 100% télétravail.

Ne cherchez pas l’enseigne à petite tête de renard au sommet d’un building : ses 350 salariés et free lance sont dispersés dans près de quarante pays, chez eux ou dans un café, peu importe pourvu qu’il y ait une connexion internet.

Un système qui se développe dans la Silicon Valley où certaines entreprises, principalement de la Tech, comme WordPress ou Buffer, sont passées au remote, et où d’autres laissent le choix à leurs salariés du télétravail partiel ou permanent.

Des économies pour l’entreprise

Du côté de l’entreprise, le remote-office permet des économies et une gestion du personnel simplifiée. Les recrutements se font en fonction des seules compétences et non de la localisation des travailleurs. “Au début, les investisseurs étaient frileux, aujourd’hui, le remote aurait plutôt tendance à les rassurer“, glisse Remy.
La preuve, Gitlab a rejoint fin septembre le club très convoité des Licornes – ces startups valorisées à plus d’un milliard de dollars…

Nous avons “une culture du résultat et non des heures passées : les horaires flexibles permettent de programmer nos journées”, vante Gitlab sur son site.

Une souplesse appréciée par des professionnels bien payés. Les salaires varient en fonction du coût de la vie dans les pays : à Bombay, un développeur confirmé touche en moyenne 40 000 dollars, le double à Paris, le triple à San Francisco….

Collaborateurs virtuels

Au quotidien, les relations entre collaborateurs sont principalement virtuelles : les entretiens d’embauche se font par vidéoconférence, des call sont organisés tous les jours à 17h et des réunions en petite équipe chaque semaine, toujours en ligne. Tous les neuf mois, des rencontres physiques sont tout de même proposées. Le dernier a eu lieu dans un grand complexe hôtelier d’Afrique du Sud, en invitant les conjoints… Enfin, tous les lundi, des cafés virtuels permettent aux collègues de discuter de thèmes de leurs choix, voyages, livres…

“Il peut m’arriver de travailler dans un chalet à la montagne avec ma compagne et mes enfants, ou chez mes parents, en cas de besoin. C’est vraiment bénéfique pour ma vie de famille”, confie Philippe, “geek” autoproclamé et gestionnaire de compte technique pour Gitlab. Avant de préciser dans un sourire : “sauf quand le petit dernier joue à la Playstation et mange toute la bande passante, et quand je dois rappeler à toute ma famille que non, je n’ai pas eu le temps de vider le lave-vaisselle parce que oui, je travaille!

Séparer la vie privée de la vie professionnelle n’est pas simple. Surtout, il faut faire attention à ne pas perdre le lien social”, relève aussi Remy.

Chez Gitlab, les managers doivent veiller à éviter les burn out, explique Philippe. Mais il est bien sûr plus difficile de comptabiliser les heures sup à distance, de déceler des travailleurs isolés en situation de détresse ou de faire valoir ses droits sociaux lorsque l’on n’est plus en position de force… Le revers de la médaille du télétravail total.

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