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Textile durable : PrimaLoft ou l’isolation éthiquetée et recyclée

Vous connaissez certainement Gore-Tex pour les vêtements de pluie mais connaissez-vous PrimaLoft pour l’isolation des textiles ? Cette marque américaine fondée en 1983 explore depuis 40 ans les isolants synthétiques comme alternative au duvet naturel (plumes d’oies et de canards). Et, comme Gore-Tex, cette technologie équipe bon nombre de vestes techniques mais ne se voit pas. Pour PrimaLoft, la demande est d’abord venue de l’armée américaine. Elle avait besoin de doudounes compressibles et qui resteraient chaudes malgré des conditions humides. Ce qui n’est pas le cas avec des plumes animales qui, une fois gorgées d’eau, ne conservent plus la chaleur.

Quatre décennies plus tard, PrimaLoft a non seulement développé du duvet synthétique ultra-performant mais aussi durable. La marque équipe des marques outdoor taillées pour les expéditions les plus périlleuses (The North Face, Patagonia, Arc’Teryx, Helly Hansen, etc.). Tout comme des marques de sport plus générales (Nike, Adidas, Columbia…). Ainsi que de grands noms de l’univers lifetsyle ou du luxe : Prada, Lululemon, Hugo Boss, Stone Island, Polo Ralph Lauren pour n’en citer que quelques-unes. En outre, PrimaLoft fournit aussi des fabricants d’oreillers et de couettes. Au total, elle collabore avec quelque 900 marques textiles de part le monde.

Fibres recyclées, procédé P.U.R.E., PrimaLoft Bio… des initiatives pour réduite l’empreinte sur la planète

Si le duvet synthétique évite de la souffrance animale, on peut lui reprocher d’être d’utiliser du pétrole pour sa fabrication. PrimaLoft a depuis longtemps pris conscience de cet écueil et s’efforce depuis de longues années de limiter son empreinte écologique. Depuis 1997, PrimaLoft utilise des matériaux recyclés à la place du polyester vierge pour fabriquer ses produits. La marque estime que cela lui a permis d’économiser environ 16 000 tonnes de CO2 depuis 2015. C’est l’équivalent de 692 millions de bouteilles plastiques qui n’iront pas se désagréger lentement dans la nature, sur Terre comme sur mer.

Le recours aux matériaux recyclés plutôt qu’au polyester vierge a permis de réduire l’empreinte carbone de PrimaLoft de 43 %. Mais la marque ne ‘est pas arrêtée en si bon chemin, incitée en cela par Patagonia. En 2019, la firme américaine a dévoilé un nouveau procédé de fabrication baptisé P.U.R.E.. Cela signifie Produced Using Reduced Emissions, produit avec des émissions carbone réduites. Avec ce nouveau processus, PrimaLoft est capable de fabriquer un isolant synthétique à partir de fibres de polyester 100 % recyclées et biodégradables. Cela permet d’obtenir un niveau d’émissions de carbone extrêmement réduit (70 % en moins). Sans que cela ait un impact sur le pouvoir isolant du duvet.

PrimaLoft a également développé une gamme bio. Ce duvet, toujours fait à partir de fibres recyclées, est capable, en outre, de se désagréger dans la nature. Pour cela, il faut qu’il soit placé dans des conditions spécifiques (enfoui sous terre à l’abri de l’oxygène, plongé dans l’eau de mer ou des eaux usées, etc). L’objectif ici avec PrimaLoft Bio est non seulement de réduire les déchets. Mais aussi de lutter contre la multiplication des microplastiques dans l’environnement, qui polluent notamment les océans. On estime que 30 % d’entre eux provient de microfibres.

La prochaine étape sera la mise en place d’un e véritable économie circulaire. Pour cela, PrimaLoft devra récupérer le duvet de vestes en fin de vie auprès des marques partenaires afin de les transformer à nouveau pour créer de nouveaux isolants.

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