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Travail post-Covid : voici le bureau du futur selon Google

En 1998, c’est au fond d’un garage foutraque que naissait le futur géant Google. Dans les années 2000, son modèle de bureau en openspace avec services inclus – gymnase et nourriture à volonté – encourageait les salariés à vivre, voire à dormir, sur place. Un modèle qui a fasciné bon nombre d’entreprises à travers le monde. 

Un modèle aujourd’hui daté. Après plus d’un an de pandémie et de télétravail généralisé, 70 % des salariés de Google se disent satisfaits de travailler à distance, contre 15 % d’insatisfaits. La firme de Montain View cherche donc à répondre à ces aspirations ainsi qu’aux récentes contraintes sanitaires. Et planche sur de nouveaux bureaux, rapporte le New York Times.

Des salariés moins collés

Côté organisation, Google opte sur un système “hybride”. Selon les postes, certains de ses 140 000 salariés pourront rester à 100 % en télétravail. D’autres deux jours par semaine. D’autres encore pourront se transférer dans les bureaux de leur choix. Dans ce cas toutefois, leur salaire pourrait être ajusté au prix de la vie locale…

À nouvelle organisation, nouveaux locaux. 10 % des espaces mondiaux de travail de Google seront bientôt transformés, selon le New York Times.

L’idée est d’abord d’assurer une certaine sécurité sanitaire aux salariés, qui peuvent redouter d’être entassés. Un siège sur trois environ sera donc occupé à l’avenir, avec plus de plantes vertes ou de meubles intercalaires. Finies aussi les longues rangées de bureaux. Des petites unités composées de chaises, de tables et d’espaces de rangements de bois clair pourront s’agencer très vite selon les besoins des employés présents. Le tout dans un style à mi-chemin entre Ikea et Lego, souligne avec un brin d’ironie le  New York Times.

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Bureau amovible

Des cloisons mobiles peuvent aussi être déplacées, sans aller jusqu’au plafond, pour assurer une bonne aération. Si un salarié a besoin d’intimité, un petit robot débarque pour gonfler autour de lui une paroi de cellophane…

Encore trop de bruit ? Pas de souci : l’appui-tête des chaises comprend un haut-parleurs diffusant un bruit blanc. Et pour éviter les confits entre salariés sur la température, chaque siège dispose enfin de son propre diffuseur d’air. 

Pour les salariés itinérants, Google a par ailleurs imaginé un prototype de bureau qui s’adapte aux préférences de chacun. Un coup de badge suffit pour calibrer la hauteur du siège, du moniteur, ou afficher ses photos de famille sur l’écran.

Les salles de réunion en cercle des nouveaux bureaux de Google donnent une vraie place aux salariés à distance. (Crédit : Capture d’écran du New-York Times)

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Réunion feu de camp

Côté salles de réunion, les voilà renommées Campfire, “feu de camp”. On s’y rassemble en cercle entre personnes présentes et à distance, qui apparaissent sur des écrans géants. 

Dans cet esprit boy-scout, Google imagine aussi des zones de travail en plein air, parfois abritées par des tentes. C’est déjà le cas par exemple au siège social de la Silicon Valley, qui jouit d’un climat clément presque toute l’année. 

Fini aussi la cafétéria : le buffet à volonté laisse place aux box à emporter. Les salles de massage et les centres de fitness seront fermés. Les navettes suspendues. Les toilettes dotées de multiples capteurs pour éviter de toucher des surfaces.

Bref, des bureaux plus flexibles, plus sûrs, respectant davantage la vie privée. Mais des bureaux aussi un peu plus froids et individualisés.

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