Trois projets des terriens pour nettoyer l’espace

Ceux qui ont vu Gravity se rappelleront la scène où une navette se fait dépecer par une nuée de débris spatiaux lancés en orbite à pleine vitesse. La fiction est – en théorie – assez proche de la réalité. Même à 1 000 km d’altitude, notre planète est envahie de déchets. Depuis le début de l’ère spatiale, avec l’envoi de Spoutnik en 1957, les débris d’engins s’y accumulent. Et devant les risques encourus par les satellites en cas de choc, les agences spatiales du monde entier étudient différents moyens de nettoyer l’espace.

Chalutage orbital
 
Dès février, l’Agence japonaise pour l’exploration spatiale (Jaxa) va tester un filet magnétique géant qui attirera les déchets en orbite autour de la Terre. Si les tests sont concluants, sa version définitive mesurera plus de 300 mètres de long ! Pendant un an, l’engin parcourra l’espace orbital à la manière d’un chalutier et capturera tous les débris métalliques qu’il rencontrera. Il sera ensuite ramené vers l’atmosphère ou il se désintègrera avec toute sa cargaison. À noter que la Jaxa a collaboré avec un spécialiste du matériel de pêche pour mettre au point son engin. Lancement prévu en 2015.

Bras propulseur

Le lanceur de satellite Swiss Space System et l’École polytechnique de Lausanne travaillent de leur coté sur un autre type de nettoyeur. CleanSpace One sera muni d’un bras capable de se saisir des déchets et de les propulser vers la Terre. Ceux-ci se consumeront au contact de l’atmosphère en étant attirés vers le sol. Avec cet engin, les helvètes ne comptent cependant s’occuper que de leurs propres déchets. « Certes, on ne résoudra par le problème de la sorte. Mais si vous débarrassez votre jardin ne serait-ce que d’une canette, vous incitez votre voisin à le faire », se justifie Volker Gass, qui a participé a au projet.

Destruction au laser

En collaboration avec l’armée de l’air américaine, la NASA a, elle, imaginé Orion, un laser capable de vaporiser les débris depuis la surface terrestre. Il faudrait cependant être capable de frapper l’objet avec une précision chirurgicale pour ne pas risque d’aggraver le problème en fragmentant encore plus les déchets. Une telle technique, qui s’apparente à une arme, poserait en outre des problèmes de droit international, sans parler de son coût exorbitant…
 
Gare au point de non-retour

En 2013, on recensait quelques 6 500 tonnes de débris autour de la Terre, selon l’Agence spatiale européenne (ESA). Au delà du nettoyage, l’un des enjeux actuels est de concevoir des lanceurs et des satellites laissant moins de déchets en orbite. Toujours selon l’Agence spatiale européenne, il y a urgence à intervenir pour éviter un point de non retour baptisé « syndrome de Kessler ». Ce scénario prévoit qu’à partir d’un seuil critique, les déchets entrent dans une collision en chaîne, qui multiplie leur nombre dans des proportions telles que des zones orbitales entières deviendraient impraticables.

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