Partager la publication "Vie éternelle : le metaverse ou la promesse d’une vie sans fin"
“Life forever”, tel est le nom du service lancé Artur Sychov. La vie éternelle, le fondateur de la start-up Somnium Space s’est sérieusement penché sur le sujet quand son père a été brutalement emporté par un cancer particulièrement agressif. “Tout d’un coup, j’ai compris que le temps qu’il me restait avec lui était limité”, a-t-il expliqué à Vice.com. Somnium Space est un metaverse comme il commence à y en avoir beaucoup. Déjà compatible avec les casques de réalité virtuelle du marché, il possède un mode assez unique, “Live Forever” donc.
L’idée est d’enregistrer tous vos mouvements et vos conversations de la vie réelle dans une base de données afin de pouvoir les répliquer sur votre avatar afin qu’il bouge, parle… bref vous ressemble au plus près. Et qu’il continue à vivre à votre place après votre mort. Une forme de vie éternelle donc, mais virtuelle. L’objectif est que vos proches puissent échanger avec vous aussi longtemps qu’ils le souhaitent.
“Si je meurs, j’ai littéralement toute cette data stockée. Mes amis ou mes enfants peuvent se connecter et avoir une conversation avec mon avatar, avec mes mouvements et ma voix”, résume Artur Sychov. L’intelligence artificielle a appris à faire en sorte que les échanges soient les plus plausibles possibles. Et qu’on ne puisse pas discerner si, derrière l’avatar, une vraie personne anime le personnage ou s’il fonctionne à partir de données pré-enregistrées.
“Nous pouvons prendre toute cette data enregistrée et appliquer de l’intelligence artificielle pour vous recréer comme un avatar sur votre parcelle de terrain dans le metaverse ou dans votre monde NFT. Les gens pourront alors venir vous voir et discuter avec vous”, affirme Artur Sychov. La vie éternelle à la sauce Web3, en somme.
Les gens pourront venir vous voir et discuter avec vous dans le metaverse
Artur Sychov
Concrètement, l’idée est capter les tics de langage, les gestes habituels, la manière dont vous bougez votre corps, marchez, animez vos doigts… avec les systèmes de réalité virtuelle. Selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature en 2020, le tracking des mouvements d’une personne nécessite moins de 5 minutes d’observation pour pouvoir ensuite vous identifier avec 95 % de fiabilité parmi un groupe de 500 personnes. Vertigineux.
Afin d’aller encore plus loin dans cette optique, Somnium Space collabore avec Teslasuit, une société fondée par Elon Musk. Le but est de développer une combinaison haptique pour le corps entier pour rendre la réalité virtuelle encore plus crédible. Grâce à des micro signaux électriques, cette combinaison haptique permettra de ressentir sur son corps l’effet du toucher humain. C’est-à-dire comme si une personne posait sa main sur la vôtre par exemple. En outre, elle pourra collecter encore plus de data sur la façon dont votre corps réagit au niveau biologique (battements du coeur, niveau de stress, etc.
Tout cela doit permettre de créer un double parfaitement crédible de vous-même pour qu’il vous survive et reste bien vivant dans le metaverse. Somnium Space prévoit de commencer à enregistrer la vie des gens intéressés par le concept dès cette année. Mais dans un premier temps, seuls les faits et gestes de leur avatar sur leur parcelle dans le metaverse seront enregistrés.
Pour l’enregistrement “dans la vraie vie” et l’ajout de la couche d’intelligence artificielle, il faudra patienter jusqu’en 2023. Une première version basique de leur avatar immortel pourra alors être mis en place.
“La beauté de cette idée, c’est que cette autre version de vous peut continuer à évoluer grâce à l’intelligence artificielle. Même si les données ont été enregistrées des années plus tôt. En combinant toutes la data collectée et en améliorant peu à peu la technologie, nous pourrons faire évoluer votre avatar et le rendre de plus en plus crédible”, indique le fondateur de Somnium Space.
Reste la question de l’utilisation de cette donnée. Contrairement à Facebook, qui en sait souvent plus sur vous que vos proches, le système ne possèdera pas vos données. Tout sera décentralisé dans le Web3. “Nous ne voulons pas connaître votre nom. Nous ne nous intéressons pas à qui vous êtes”, jure Artur Sychov.
Le mode “Live Forever” sera désactivé par défaut dans son metaverse. A chacun de choisir d’utiliser ou non cette option de vie éternelle unique en son genre. Pour que la société collecte votre data, il faudra donc souscrire à un abonnement. Il sera de l’ordre de 50 dollars par an (environ 47 euros) pour les premiers inscrits. Puisqu’elle ne revend pas vos données, il faudra donc contribuer financièrement pour le stockage des données.
Mais qui va continuer à payer après la mort de la personne ? Et que se passera-t-il si les descendants ne veulent par qu’un avatar de leur proche continue à vivre, même virtuellement, quelque part ? “Tout cela, nous allons devoir y réfléchir avec notre équipe juridique”, reconnaît le PDG de omnium Space. Être ou ne pas être… le metaverse permettra – peut-être – de choisir les deux.
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