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Ces capteurs qui vous révèlent le niveau de la pollution dans l’air que vous respirez

Applis et objets connectés se développent pour localiser les zones les plus touchées par la pollution de l’air, première cause de décès dans le monde. “We Demain” vous présente quatre de ces dispositifs.

Le 23/11/2015 par WeDemain
Applis et objets connectés se développent pour localiser les zones les plus touchées par la pollution de l'air, première cause de décès dans le monde. "We Demain" vous présente quatre de ces dispositifs.
Applis et objets connectés se développent pour localiser les zones les plus touchées par la pollution de l'air, première cause de décès dans le monde. "We Demain" vous présente quatre de ces dispositifs.

À Londres, en 2010, plus de 9 400 décès étaient en lien avec la pollution. Ces chiffres, issus d’une étude du King’s College de Londres, parue en juillet, ont fait réagir les autorités de la ville, qui compte parmi les capitales la plus polluée d’Europe.

En octobre, la mairie a annoncé un plan visant à respecter les seuils de pollution fixés par l’UE dans 80 % de la ville d’ici à 2020. Entre autres mesures, le gouvernement propose de multiplier les voitures électriques et l’utilisation de technologies à faible émission.

À Londres, une communauté “d’informateurs” traque la pollution

En attendant une amélioration de la qualité de l’air londonien, Paul Drayson, ex-secrétaire d’État aux Sciences, a crée un objet aux airs de smartphone afin que les citoyens puissent se saisir eux-mêmes du problème. CleanSpace – c’est son nom – est équipé d’un capteur qui permet à une communauté “d’informateurs” de faire remonter le niveau de pollution là où ils se trouvent.

Hébergeant une application qui analyse les données récoltées, l’objet partage ensuite ces dernières avec le reste de la communauté, afin de cartographier la pollution en temps réel. L’objectif : permettre aux citoyens d’emprunter les parcours les moins pollués. Lorsqu’il opte pour un itinéraire “propre”, l’utilisateur obtient des “CleanMiles”, sortes de bonus récompensant ses efforts, en lui permettant d’acheter certains produits et services.

Selon ses créateurs, cet objet connecté se recharge grâce à l’énergie émise par les différents réseaux sans fil déjà existants. Un mode d’alimentation inédit.

Un “observatoire citoyen de la pollution urbaine” qui tient dans la poche

Primé au festival du numérique Futur en Seine en juin, à Paris, le capteur de poche Plume Air Report , conçu par la start-up Plume Labs, se veut “efficace et précis”. Connecté à une application disponible sur iOS et bientôt sur Androïd, il permet pour l’heure d’analyser quatre familles de polluants : particules fines, ozone, oxydes d’azote et composés organiques volatils.

Ces informations ont pour objectif d’aider les citadins ou les personnes résidant en zones urbaines à adapter leurs trajets. Des informations précieuses, à en croire les résultats d’une étude menée par la Healthy Air Campagne, qui indiquent que pour une promenade d’une heure, le choix du chemin emprunté peut considérablement modifier l’exposition du piéton à la pollution.

En attendant sa commercialisation en 2016, l’objet et les services qui lui sont associés suscitent l’intérêt de plusieurs scientifiques, à l’image de Jean-François Doussin, chercheur au CNRS. Si ce dernier s’est d’abord montré sceptique, il est aujourd’hui convaincu de son utilité et se dit même impressionné par ses premiers essais, auxquels il a assisté : “le déploiement de ces capteurs ouvre des perspectives fascinantes pour l’information et l’éducation du public”, s’enthousiasme le chercheur.

À terme, Plume Air Report devrait pouvoir fournir des conseils personnalisés à ses utilisateurs : quand faire son jogging, quand éviter de se promener avec ses enfants… L’équipe de Plume Labs espère ainsi que son invention contribuera à la naissance “d’un observatoire citoyen de la pollution urbaine, car polluer n’est pas une fatalité. L’information est le premier levier pour lutter contre la pollution”.

Une (fausse) plante connectée qui change de couleur en fonction de la qualité de l’air

Également présenté au festival Futur en Seine et primé (par le public), le dispositif Ganymède  permet lui aussi de calculer le taux de pollution de l’air. Cet objet design ressemble à une plante verte. Crée par quatre étudiants en école d’ingénieurs, il contient des capteurs qui mesurent les taux d’humidité, de CO2, de monoxyde de carbone et de particules fines atmosphériques. 

Les données sont ensuite recueillies et analysées en temps réel par une application. La “fausse plante” change alors de couleur en fonction de la qualité de l’air. Plus elle est rouge, plus l’air est pollué. À l’inverse, si l’objet devient vert, cela signifie que l’environnement est relativement sain. “La pollution ne se voit pas. Grâce à la plante, on la rend visible, explique Alexis Soto, l’un des fondateurs de Ganymède, au Monde . L’objectif, c’est de multiplier le nombre des capteurs pour savoir à quels endroits l’air est pollué et choisir le meilleur parcours pour faire un footing, par exemple”

Actuellement au stade de prototype, cette “plante” pourra être vendue aux collectivités, aux entreprises et aux communes, espèrent ses concepteurs. L’idée étant bien sûr d’en distribuer le plus grand nombre possible, afin de couvrir un maximum de superficie et ainsi créer un large réseau de données.

Après les rues, les Google Car cartographient la pollution

Dans un domaine aussi stratégique que celui de la santé environnementale, il semblait improbable que le géant Google ne crée pas lui aussi un dispositif permettant de mesurer la qualité de l’air. Ce sont les voitures de “l’ogre du web”, qui parcourent le monde depuis plusieurs années pour alimenter en images ses services StreetView  et Maps, qui se sont vues confier cette mission, afin de cartographier la pollution en ville et permettre aux autorités d’y faire face. 

Pour cela, l’entreprise s’est associée à la start-up californienne Aclima, spécialisée dans les technologies d’analyse environnementale, qui a équipé plusieurs voitures Google de capteurs atmosphériques. Ces derniers permettent de mesurer avec précision la qualité de l’air, qui peut différer sensiblement d’une rue à une autre. 


Durant l’été 2014, ce dispositif  avait déjà été expérimenté pendant un mois dans l’agglomération de Denver (Colorado). Trois véhicules Google avaient alors enregistré 150 millions de points dans la ville. Baptisée DISCOVER-AQ, l’étude avait été menée avec la NASA et l’EPA, l’agence américaine de protection de l’environnement. Elle a été reconduite cet été et cet automne, avec trois voitures supplémentaires, dans les rues de San Francisco (Californie), cette fois-ci.

Parmi les polluants que traquent ces véhicules : le dioxyde d’azote, l’oxyde nitrique, l’ozone, le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone ou encore le méthane. Lorsqu’une zone est jugée anormalement polluée, la municipalité peut par exemple y planter des arbres, capables d’absorber les particules nocives.

Un outil open-source pour construire son propre capteur

Une urgence de laquelle s’empare aussi, à plus petite échelle, le monde associatif. Notamment à travers le projet Citoyens capteurs , qui propose de construire, utiliser et partager les données de ses propres capteurs d’air, dont les modes d’emploi sont disponibles en open-source. D’après l’OMS, la pollution tue chaque année 7 millions de personnes dans le monde. 

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