Partager la publication "“À New York, on a visité le plus grand supermarché coopératif américain : 16 000 bénévoles !”"
Dans leur premier article pour We Demain, nos deux contributeurs présentent Park Slope Food Coop, une grande surface coopérative newyorkaise.
Se nourrir avec des aliments de qualité est souvent réservé aux classes les plus aisées, soucieuses de bien manger. À New York, un supermarché coopératif permet de réconcilier les portefeuilles avec une alimentation saine et équilibrée. Pour réussir cette synthèse difficile, les clients sont membres de la coopérative et travaillent trois heures par mois au sein du magasin.
Park Slope Food Coop, ce sont 80 salariés et environ 16 000 membres impliqués dans la structure. De 5 h à 22 h, les coopérateurs bénévoles se succèdent sur toutes les tâches inhérentes à l’activité, depuis la réception des marchandises jusqu’à l’encaissement. Cette organisation permet de réduire les coûts salariaux et donc, le prix des produits.
Sur tous les produits, la coopérative marge à 21 %, ce qui permet de dégager une marge brute de 17 %. Dans une enseigne classique, la majoration atteint plutôt 61 % pour obtenir une marge brute de 38 %. Cette réduction des coûts et la marge limitée permettent de proposer des produits de qualité à un prix plus abordable, en moyenne 25 % moins chers que dans une enseigne classique. Le bénéfice généré est réinvesti dans le maintien et le développement de la structure.
Approvisionnement local
Pour en être membre, il faut payer la somme de 100 dollars, soit 10 actions à 10 dollars, et 25 dollars de frais fixe. En cas de départ, l’investisseur récupère la somme engagée et les actions sont proposées à un nouvel arrivant. Chaque semaine, des réunions sont organisées pour recevoir les futurs coopérateurs et ainsi assurer le renouvellement.
Depuis quelques années, Brooklyn est sujet à une gentrification croissante et héberge une population plus exigeante et très attentive à sa santé et à son alimentation. Une demande qui tombe à pic pour Park Slope Food Coop, qui propose plus de 90 % de produits organiques (équivalent au bio en France).
Le supermarché se soucie également de son empreinte écologique, et particulièrement de la gestion des déchets. Ceux qui sont encore consommables sont donnés à des soupes populaires puis distribués aux plus nécessiteux. Le reste est valorisé en compost. La dimension sociale du lieu ne s’arrête pas là. Park Slope Food Coop regroupe également une crèche pour garder les enfants et des espaces de vie intergénérationnels.
Spécificités locales
Comme à Park Slope Food Coop, le principe est de construire un supermarché coopératif qui propose des produits de qualité à moindre coût. Tous les clients du supermarché doivent être souscripteurs de la société coopérative et donner un peu de leurs temps pour travailler dans l’établissement. L’équipe de la Louve échange très régulièrement avec Park Slope Food Coop, notamment sur les règles de fonctionnement, mais différents groupes de travail adaptent le projet parisien à toutes les spécificités locales.
Des aides publiques de la Région (emplois tremplins) et le Prix de l’Économie Sociale et Solidaire de la Mairie de Paris sont déjà venus salués cette initiative. Par différents leviers, les pouvoirs publics ont un rôle très important à jouer pour soutenir l’émergence de ces nouveaux modes de consommations, toujours à l’initiative de citoyens engagés.
Marine Sophie Gimaret et Mickaël Rouvière
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