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Dans cette école à Bali, pas besoin d’être riche pour se former aux enjeux de demain en pleine nature

RÉCIT. Par Héléna Hugot, fondatrice de l’association Les Petits Plus, partie à la visite des écoles et crèches alternatives en Asie du Sud et Sud-Est.

Le 06/09/2016 par WeDemain
RÉCIT. Par Héléna Hugot, fondatrice de l’association Les Petits Plus, partie à la visite des écoles et crèches alternatives en Asie du Sud et Sud-Est.
RÉCIT. Par Héléna Hugot, fondatrice de l’association Les Petits Plus, partie à la visite des écoles et crèches alternatives en Asie du Sud et Sud-Est.

Dans le cadre de la création de l’école des parents et des enfants à Lyon, Héléna Hugot, fondatrice de l’association Les Petits Plus, est partie à la rencontre des acteurs du changement en Asie. Pour We Demain, elle relate sa visite de Trihita Alam Eco School, à Bali, en Indonésie.
 

“Il faut reconnecter les enfants au monde naturel. Ici, nous accueillons des enfants qui vivent essentiellement dans les grandes villes et qui ne sortent peu, une fois rentrés à la maison. Notre mission est de leur faire prendre conscience qu’ils font partie d’un tout. Un tout naturel. Il n’y a que dans la nature que nous pouvons retrouver l’énergie positive qui constitue l’être humain.”

Madame Wanty, la fondatrice et directrice de l’école Trihita Alam Eco School à Sanur en Indonésie, nous accueille avec une énergie débordante. Energie qu’elle ne manquera pas de communiquer dès le lundi matin lors de la traditionnelle assemblée, où tous les enfants se réunissent pour “réveiller leurs énergies”, apprendre l’alphabet, écouter un conte ou encore danser sur l’air de Hokey Pokey

Pour le personnel de l’école, tout est question d’énergie et de respiration.
 

“Comment peut-on penser créer des écoles qui ne sont pas connectées à la nature ? Des écoles avec des murs qui empêchent l’air de passer ? Des écoles où les enfants n’ont pas le droit d’aller et venir librement entre l’intérieur et l’extérieur ?”

L’architecture de l’école est de fait, sublime. Les classes ont été imaginées dans des constructions traditionnelles, où les différents animaux de l’école vont et viennent. Poules, colombes, lézards. Chaque matin, les plus petits vont nourrir les poissons du bassin tandis que les plus grands vont nourrir les lapins ou les poules.

“Accueillir des enfants qui n’ont pas la chance de pouvoir croire qu’ils pourront être acteurs de ce monde”

“Ils prennent conscience des processus naturels de la vie. Ils voient les animaux se reproduire, prennent soin des bébés lapins, repèrent les différents cycles naturels. Je ne comprends pas qu’on ait pu concevoir d’autres systèmes d’écoles où on n’apprend pas aux enfants qu’ils sont connectés à ce cycle. Où l’apprendront-ils, si ce n’est pas à l’école ?”

L’encadrement est impressionnant : trois professeurs pour quatre ou six élèves. Souvent, les élèves divaguent en regardant la nature, mais reviennent rapidement à leur leçons de calcul ou d’apprentissage de la lecture, qui s’appuie sur une conception ludique du curriculum, désigné par la directrice.

Les enfants, âgés de deux à dix ans, apprennent à compter avec des billes, apprennent à reconnaître leurs émotions avec des lectures de contes ou à différencier les différentes odeurs de la nature dans des petits pots fermés. L’école privée fait partie des moins chères de la région.

Madame Wanty a à coeur que cette école accueille 90 % d’enfants indonésiens, contrairement aux autres écoles privées qui accueillent en majeure partie des enfants d’expatriés.

“Cela fait partie de notre mission : de vivre dans un pays et d’en accueillir ses enfants. Je crois que c’est cela, être dans le monde, être au monde. Nous nous devons d’accueillir tous les enfants, pas seulement ceux qui reçoivent déjà une éducation de qualité, mais aussi des enfants qui n’ont pas la chance de pouvoir croire qu’ils pourront être acteurs de ce monde. Or, c’est principalement ce que nous souhaitons faire : leur faire prendre conscience de l’importance de la nature pour en faire de futurs acteurs de l’écologie.”

Héléna Hugot.

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