Partager la publication "“En Ouganda, l’avenir appartient aux entreprises durables”"
Kampala, 6 mai 2015,
Les Ougandais sont des entrepreneurs dans l’âme. Nous ne sommes pas les seuls à l’avoir observé sur place : selon le Global Entrepreneurship Monitor (GEM), un collectif d’universités qui analyse l’entrepreneuriat au niveau mondial, la volonté de créer sa propre entreprise s’élève à 60 % en Ouganda. Il s’agit d’un des taux les plus élevés au monde.
Il faut dire qu’avec une croissance de 6 % par an, des investissements directs étrangers (IDE) représentant 6 % du PIB et de nombreuses richesses naturelles, l’environnement ougandais est fécond en opportunités entrepreneuriales. Par ailleurs, la création d’entreprises y est valorisée socialement.
Avec une croissance démographique de 4 % par an et une population très jeune – 56 % des Ougandais ont moins de 18 ans-, l’entrepreneuriat représente par ailleurs une solution pour lutter contre une pénurie d’emplois annoncée. Le plus jeune pays du monde doit en effet se préparer à l’arrivée de 10 millions de personnes sur son marché du travail d’ici 2020. Autant de personnes qui pourraient tomber dans le désoeuvrement si elles ne trouvaient pas d’emploi, selon un rapport de la Banque mondiale (Youth and Unemployment in Africa, 2009).
C’est pourquoi les organisations dédiées à l’entrepreneuriat se développent progressivement dans le pays. Hive colab, The Hub et FinAfrica en font partie. Et à l’échelle du continent africain, de nombreuses fondations et associations leur emboîtent le pas, comme par exemple The Tony Elumelu Foundation, qui défend l’égalité des chances, tout en valorisant le talent des jeunes Africains.
Une tendance entrepreneuriale qui s’inscrit dans la mouvance de “l’Africapitalisme “. Selon cette théorie, c’est l’essor de l’entrepreneuriat – et du secteur privé en général – qui permettra le développement du continent africain par le biais d’investissements à long terme, créant davantage de prospérité économique et sociale.
98 % de micro-entreprises en Ouganda
Le problème ? Ces dernières appartiennent, pour la plupart, à l’économie informelle, ce qui veut dire qu’elles sont non régulées par l’État. Forts de ce constat, nous nous sommes demandés pourquoi la volonté entrepreneuriale ougandaise se traduisait par la création de micro-entreprises et non d’entreprises à la taille suffisante pour créer de l’emploi et de la richesse de manière durable.
Mais la cause principale demeure, selon nous, relative à l’administration : les coûts liés à la légalité et la fiscalité sont exhorbitants et les démarches administratives très lourdes. À titre d’exemple, le montant des taxes que doivent payer les petites entreprises s’élève à 43 % de leur chiffre d’affaires dans le secteur des services, 49 % dans le secteur manufacturier et 67 % pour les magasins et restaurants. De quoi effrayer plus d’un aspirant entrepreneur !
Évasion fiscale
Et pour (re)lire les précédents volets de notre aventure en Ouganda, c’est par ici -> Épisode 1 / Épisode 2 / Épisode 3 / Épisode 4
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