Partager la publication "Comme les humains, votre maison aura bientôt son propre carnet de santé"
Comment savoir quels travaux ont déjà été réalisés dans la maison où l’on emménage ? Comment retrouver ses plans originaux ? Pour obtenir ces informations, il existe des documents… Mais ces derniers sont éparpillés sur support papier et ne sont pas toujours exhaustifs.
Pour y remédier, en centralisant l’historique complet de chaque habitation, la loi du 17 août 2015, relative à la transition énergétique pour la croissance verte, prévoit la mise en place d’un outil numérique. Ce dernier vise à rassembler des informations“utiles à la bonne utilisation, à l’entretien et à l’amélioration progressive de la performance énergétique” du logement.
Ce carnet de santé, ou carte vitale de la maison, officiellement baptisé Carnet numérique de suivi et d’entretien (CNSE), permettra d’avoir un document numérique rattaché au logement, et non plus au propriétaire.
“Ce sera comme la carte vital pour les particuliers de manière dématérialisée pour la maison”, explique Anne-Lise Deloron Rocard, directrice adjointe de Plan Bâtiment Durable organisme de concertation de tous les acteurs du bâtiment et de l’immobilier, en collaboration avec les pouvoirs publics.
Ce CNSE contiendra différentes informations telles que l’acte de propriété, les plans, la mémoire des différentes interventions… Chaque fois qu’un professionnel interviendra sur la maison, il renseignera les travaux effectués. Ce carnet de santé pourra également inclure les modes d’emploi de la chaudière ou de la ventilation, par exemple.
La loi prévoyait de mettre en place ce carnet à partir du 1er janvier 2018 pour les constructions neuves et en 2025 pour tous les logements existants, mais de nombreux critères sont encore à définir. Les nouvelles dates de mise en place du carnet ne sont pas encore connues.
Des tests pour un carnet pratique et efficace
Des tests sont en cours, à travers douze projets sélectionnés par le jury du Plan Transition Numérique dans le Bâtiment. Cette première phase d’expérimentation permettra de définir les informations exactes qui devront figurer dans le carnet, la forme que ce dernier prendra (clé USB, Cloud, application…), qui en sera responsable (le locataire ou le propriétaire), ou encore son cadre légal.
Parmi les projets à l’essai, il y a par exemple le carnet numérique de la start-up Bazimo, à Montpellier, qui propose une représentation 3D du bâtiment centralisant toutes les informations via une application web.
D’autres visent à créer un carnet universel partagé par les collectivités locales, les entreprises gestionnaires et intervenantes, ainsi que par les propriétaires et occupants. C’est notamment le projet porté par Energies Demain, à Paris, regroupant SPEE Picardie, La Poste et Pouget Consultants.
D’autres acteurs proposent une logique plus locale. C’est le cas du projet Wiki Habitat de Novabuild à Nantes, expérimenté à Nantes et dans les Pays de la Loire et utilisé, pour l’heure, uniquement dans le secteur privé.
Ce carnet, une fois sélectionné et finalisé, permettra ainsi de prendre soin de sa maison, de la maintenir en bon état, saine… et la plus écologique possible.