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Zéro déchet : et si vous autopsiez votre poubelle ?

Passer sa poubelle au scanner pour mieux la réduire, voilà le conseil de Laëtitia Crnkovic. Dans son ouvrage “Faites l’autopsie de votre poubelle”, elle propose des alternatives zéro déchet dans toutes les pièces de la maison.

Le 05/11/2020 par Sofia Colla
Dans son ouvrage, Laëtitia Crnkovic invite les lecteurs à trier leur poubelle déchet par déchet et à trouver des alternatives pour chacun. (Crédit : Laëtitia Crnkovic)
Dans son ouvrage, Laëtitia Crnkovic invite les lecteurs à trier leur poubelle déchet par déchet et à trouver des alternatives pour chacun. (Crédit : Laëtitia Crnkovic)

Bureau, cuisine, salle de bain… Dans son ouvrage Faites l’autopsie de votre poubelle, Laëtitia Crnkovic invite le lecteur a disséquer les déchets de la maison pièce par pièce. L’idée : partir de sa poubelle et trouver des alternatives pour remplacer chaque détritus. Recycler, réutiliser ou encore réduire. Plusieurs solutions sont présentées pour que chacun y trouve son compte. 

  • We Demain : Il existe aujourd’hui diverses méthodes zéro déchet. Comment est née la votre ?

Laëtitia Crnkovic : Je fais des ateliers autour du zéro déchet, et mes clientes me disent souvent qu’elles font plein de produits, de choses maison, mais qu’elles ont l’impression que leur poubelle ne diminue pas. D’où l’idée d’aller “autopsier” cette poubelle. C’est la première étape lorsque l’on participe à un défi famille zéro déchet.

Puis avec ce livre, l’idée est vraiment de chercher pour chaque déchet plein d’alternatives en fonction de son mode de vie, de là où on habite, en ville ou à la campagne, selon son budget, son temps…

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  • Quels sont les déchets les plus récurrents dans nos poubelles ? 

Les bouteilles d’eau. On en consomme beaucoup et cela remplit très vite la poubelle. Il y a aussi tout ce qui est brique de lait, les conserves… Les briques Tetra Pak notamment sont difficiles à éliminer.

  • Quelles solutions pour remplacer ces déchets ? 

Pour l’eau, on peut filtrer celle du robinet avec des perles de céramique ou du charbon. Le lait, ce n’est pas le plus évident ! Cela fait deux ans que je suis à Trégastel (Côtes-d’Armor, ndlr) et j’ai enfin trouvé deux fermiers qui sont d’accord pour que l’on aille en chercher dans des bouteilles en verre consignées. Après, ce n’est pas facile au quotidien, notamment pour les citadins. Mais il y a des boutiques qui proposent des distributeurs de lait.

Et sinon on peut essayer de fabriquer son lait végétal, super rapide et économique. Il suffit de mixer des amandes avec de l’eau, de filtrer. En plus, les bienfaits nutritifs seront nettement meilleurs que dans les laits vendus en magasin : vous aurez 25 % d’amandes au lieu de 8 % en moyenne.

L’idée du livre est quand même de dire aux gens que l’on n’est pas obligé de tout faire maison. Cela peut causer une charge mentale importante, généralement aux femmes. Le temps de mise en place aussi peut décourager. Donc je conseille aussi de ne pas tout faire d’un coup. Il faut que cela reste un jeu, un challenge progressif.

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Le confinement génère plus de déchets domestiques. Quels conseils donnez-vous aux familles ?

Par exemple réutiliser les déchets qui restent dans la poubelle : moi j’en fait des objets de déco ou de rangement. Et si vous n’avez pas l’esprit créatif, il est possible de les donner à des associations, des centres de loisirs, des écoles… Il y a plein de gens qui récupèrent, et cela permet de tisser du lien humain. Parfois on n’a pas toujours la solution, mais on termine par la trouver en posant des questions autour de soi.

  • Un conseil pour ceux qui ont du mal à se lancer ? 

Commencer par la pièce qui semble la plus facile. Pour beaucoup, c’est la salle de bain. Ce n’est pas là où il y a le plus de déchet, mais c’est peut être la plus valorisante, parce qu’il existe aujourd’hui des cosmétiques solides, consignés, agréables à utiliser. Donc, en un mois, on peut sans effort éliminer la poubelle de la salle de bain.

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Après il y a vraiment des solutions pour chacun : il faut d’abord étudier le territoire autour de soi. Se demander ce qu’il y a comme commerces de proximité et comment mettre en place une routine agréable par rapport au zéro déchet. Et surtout ne pas se flageller !

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  • Le zéro déchet est-il en progression en France ? 

Oui, et on voit bien que le consommateur a une réelle influence : aujourd’hui il y a du vrac et du bio dans tous les supermarchés. Mais il y a aussi un “effet de mode” qui engendre de mauvaises pratiques..

Par exemple, quelles sont les fausses bonnes idées ?

Récemment dans une émission sur le zéro déchet, une dame qui avait plein de Tupperware en plastique disait qu’il fallait tout jeter pour remplacer par de l’inox ou du verre, neuf. C’est l’inverse du zéro déchet ! Il vaut mieux s’équiper au fur et à mesure, lorsque l’on trouve quelque chose d’éthique ou d’occasion. Acheter des sachets de pâtes et les mettre dans des bocaux juste pour le côté esthétique est aussi inutile !

Finalement, l’expression “zéro” déchet est mauvaise en terme de communication. Quand on lit le guide de la famille zéro déchet, même si j’adore leur livre, et que l’on voit le tout petit bocal de déchets qui leur reste à la fin de l’année, je trouve que cela peut mettre un objectif vraiment inatteignable. Mieux vaut s’en fixer de nouveaux peu à peu.

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